L’inévitable retour à la légalité internationale
L’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, continue sa tournée dans la région où il a été reçu lundi par le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, Les deux parties, selon le communiqué du ministère des AE, ont examiné «les derniers développements de la question sahraouie et les perspectives de renforcement des efforts onusiens en vue d’une reprise des négociations directes entre les deux parties au conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario».
L’étape algérienne de De Mistura, vient après celle de sa visite aux camps de réfugiés sahraouis et avant celle de la Mauritanie , qui tout comme l’Algérie est un pays voisin et observateur. L’ONU qui a fait montre d’une grande «timidité» ces dernières années dans ce dossier est invitée aujourd’hui à assumer complètement son rôle dans le règlement de ce conflit qui dure depuis plus de 40 ans.
Ce pas de recul de l’organisation onusienne a permis au Maroc, pendant un certain temps, de tenter d’imposer sa troisième voie d’autonomie, en usant de subterfuges, de roublardise, de chantage et de trahison tous azimuts.
Et c’est ce que n’ont pas manqué de rappeler les représentants du peuple sahraoui au diplomate italo-suedois. Des messages clairs ont été ainsi formulés par les interlocuteurs sahraouis au représentant d’Antonio Guterres, appelant à ce que « l’ONU et le Conseil de sécurité doivent prendre des décisions courageuses, dans l’objectif de trouver une solution juste au conflit au Sahara occidental», invitant par la même la communauté internationale à «une intervention urgente pour protéger les droits de l’Homme au Sahara occidental et amener le Maroc à respecter les résolutions de la légalité internationale, permettant au peuple sahraoui d’organiser un référendum d’autodétermination».
Il s’agit de revenir à la légalité internationale et au respect des résolutions onusiennes pour faire avancer le processus de décolonisation au Sahara occidental. La communauté internationale est ainsi mise devant ses responsabilités pour obliger le colonisateur marocain à s’asseoir à la table des négociations avec le front Polisario qui a exprimé à chaque fois sa totale disposition à se conformer à la légalité internationale.
La diplomatie marocaine aujourd’hui en pleine déconfiture après les positions exprimées par les hauts responsables de l’Union européenne ne peut plus continuer dans son entêtement et sa fuite en avant et doit bien finir par comprendre que seul le droit et la légalité internationale, avec l’organisation d’un référendum au Sahara occidental mettront fin à ce conflit qui n’a fait que trop duré.
Par Abdelmadjid Blidi