
Locations d’été à Aïn El Türck : farouche concurrence entre résidences et particuliers
À Aïn El Türck, station balnéaire prisée de la côte oranaise, la location estivale tourne cette année à une véritable bataille entre les gérants de résidences touristiques et les particuliers.
Alors que les vacanciers se font rares en ce début de saison, chacun redouble d’efforts pour attirer les quelques estivants prêts à louer.
Le phénomène, bien connu des habitués, est particulièrement visible dans le secteur dit de la location «à la cubaine», où les logements sont proposés directement par des particuliers, souvent sans encadrement officiel. Face à une demande tardive et en baisse, la concurrence devient rude, avec des écarts tarifaires notables et des prestations très inégales.
Les prix pratiqués varient fortement. Tandis que certains propriétaires affichent des tarifs exorbitants pour des villas avec piscine, d’autres proposent des hébergements bien plus modestes, parfois réduits à un simple garage réaménagé, prisé par des groupes de jeunes ou des familles aux revenus modestes. En parallèle, les résidences récentes, bien que n’étant pas toujours de haut standing, offrent des prestations plus homogènes, à savoir, climatisation, eau courante, cuisine équipée, mobilier moderne et télévision. Ce confort standardisé séduit une clientèle de plus en plus exigeante, qui privilégie désormais la tranquillité et la sécurité. Du côté des particuliers, nombreux sont ceux qui, convaincus par la forte demande observée les années précédentes, n’ont pas investi dans l’amélioration de leurs logements.
Résultat : des hébergements vétustes, peu entretenus, qui peinent à rivaliser avec les résidences mieux équipées. Cette année, la demande locative étant plus incertaine, ces lacunes deviennent un frein. Les estivants sont plus attentifs à la qualité, d’autant plus que les prix ne sont pas toujours justifiés par les services proposés. Les hôtels et complexes touristiques de la région restent, quant à eux, hors de portée pour une large frange de la population. Les familles modestes, notamment, sont exclues de ces offres en raison de tarifs trop élevés. L’autre point noir, est l’absence de campings familiaux, qui auraient pu représenter une alternative accessible et organisée. Leur inexistence prive de nombreuses familles d’une option de vacances économique, accentuant ainsi la pression sur le marché de la location informelle et faisant grimper les prix. Par ailleurs, en matière de recettes fiscales, l’existence de campings familiaux aurait pu représenter une réelle opportunité pour les communes, notamment pour l’APC. Ces structures, si elles étaient bien encadrées et exploitées, auraient pu contribuer à renflouer les caisses locales grâce aux redevances, taxes de séjour ou autres droits d’exploitation. Des ressources financières qui auraient été précieuses pour le financement de projets d’aménagement urbain, la réhabilitation des infrastructures publiques ou l’amélioration des prestations de services à la population.
Karim Bennacef