Logement social : source de pressions, de polémiques et de frustrations
Un quota de 1.500 logements sociaux sera distribué cette semaine aux demandeurs retenus dans la formule dite à points dans la commune d’Oran. Ces logements réalisés au niveau de la localité de Sidi El Bachir, ont été achevés et prêts à être distribués.
Cette toute récente annonce des services de la wilaya à remis du baume au cœur à des centaines de familles oranaises en attente d’un toit décent parfois depuis plus de quinze ans. Selon les même sources, les bénéficiaires concernés par cette future opération de distribution de logement neufs à Sidi El Bachir seraient des demandeurs inscrits sur «la liste d’attente» de la commune d’Oran et dont les dossiers auraient fait l’objet d’une étude de la part des services de la daïra.
On sait que dans le cadre de la politique d’éradication de l’habitat précaire, les pouvoirs publics à Oran se sont engagés à affecter les assiettes foncières récupérées après démolition des bidonvilles à l’implantation et la réalisation des programmes de logements.
C’est le cas pour ces 1500 logements construits sur une assiette récupérée après démolition de baraquements illicites. On se souvient, il y a trois ans, de cette grande opération de relogement de plus de 1.600 familles dans de nouveaux logements construits sur un site d’habitat précaire après sa démolition, sur instruction de l’ancien wali d’Oran. Concernant l’assiette de terrain ayant servi à l’implantation des 1500 logements sociaux devant être distribués dans les prochaines semaines, l’ancien wali avait à l’époque a annoncé qu’elle devait être affectée à la réalisation d’un programme de logements LPA.
Selon les annonces datant de plus de quatre ans, le grand bidonville de Sidi El Bachir était en voie imminente d’éradication totale et qu’une superficie globale de plus d’une quinzaine d’hectares allait être récupérée et consacrée à la réalisation de logements «tous programmes confondus». Mais en réalité, ce n’est surtout que les programmes de logements sociaux qui ont été privilégiés pour faire face aux impératifs de relogement des nombreuses familles occupant les bidonvilles visés par une démolition.
Après la récente attribution de plus de 300 logements sociaux aux familles sinistrées ou mise en danger par le glissement de terrain au quartier des Planteurs, c’est un total de pas moins de 1200 logements sociaux qui ont été affectés depuis le début de l’année en cours au relogement de familles occupant l’habitat précaire.
Ce qui, fatalement, explique les longues listes d’attente concernant les demandeurs de logement social de la formule dite «à Point». Une formule qui ne semble plus répondre aujourd’hui à la réalité du terrain en termes de besoins, de critères d’attribution et de classement des demandes. En début de semaine, trois familles vivant dans un ancien dispensaire délabré à El-Ançor ont été évacuées et relogées.
Des urgences de plus en plus fréquentes, ce qui nourrit de plus en plus chez les demandeurs de logement en attente, notamment parmi les jeunes couples mariés, un sentiment d’impatience, de frustration et de pessimisme contagieux poussant bon nombre de demandeurs à aller squatter une baraque de bidonville ou un immeuble du vieux bâti en ruine…
Par S.Benali