Oran Aujourd'hui

Loin des objectifs annoncés

On a appris la semaine dernière qu’une opération dite de réhabilitation de la station de dessalement d’eau de mer d’El Mactaa, a été lancée en vue d’augmenter la production et de répondre aux besoins croissants en eau potable de la wilaya d’Oran. Une opération, a indiqué le directeur local des ressources en eau, qui se poursuivra durant quelques jours et qui permettra d’ augmenter la capacité de la station de 230.000 mètres cubes/jour à 300.000 M3/J puis à 380.000 M3/J dès la fin du mois de mai en cours. On ne peut évidemment et avant tout que se réjouir et applaudir cette intervention visant à améliorer le système d’alimentation en eau potable de la wilaya d’Oran. Un système qui repose sur l’approvisionnement par l’unité de dessalement avec une moyenne de 350 000 m3/j. m3/j, et en complément un approvisionnement de 120. 000 m3/j par l’adduction du «MAO» (Mostaganem-Arzew-Oran), alimenté par les barrages de Cheliff et de Boughrara. Un projet réalisé au début des années 2005 dans des conditions d’études et de réalisation vivement critiquées à l’époque. On sait que la société par action «Tahliyat Miyah Magtaa SPA» exploitante de l’unité de dessalement d’El Mactaa avait signé, en novembre 2021 un contrat avec le groupe international «Dar El Hendasa» afin d’assurer les études, le conseil et le suivi du projet de réhabilitation de la station. Un projet devant permettre à la station non seulement d’améliorer la qualité de l’eau potable mais aussi, voire surtout d’atteindre sa capacité de production optimale estimée à 500.000 m3/j à partir de l’année 2024. Mais des observateurs avisés, connaissant bien le parcours plutôt scabreux de ce projet, se demandent à juste titre pourquoi cette capacité optimale de 500 000 m3/j annoncée il y a près de quinze ans, la veille du lancement de la réalisation du projet, n’a jamais pu être concrétisée. L’usine, réalisée pour un faramineux montant initial de 500 millions de dollars, a été inaugurée en 2016 par l’ancien Premier ministre de l’époque Abdelmalek Sellal, sans même avoir fait l’objet, à ce jour, d’un PV de réception définitive. A l’époque, le discours officiel annonçait que la station allait définitivement régler le problème de disponibilité de l’eau potable à Oran. On disait même qu’Oran allait devenir le grand exportateur du précieux liquide vers toutes les wilayas limitrophes. Chimères, mensonges, et culte des illusions. Pourquoi les erreurs d’analyse et de projection, le manque de maturation dès projets, le laxisme et les dérives de gestion restent entourés d’une sorte d’opacité permettant l’immunité à bon nombre d’acteurs défaillants…
Par S.Benali

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