Oran endure, depuis plusieurs années, un sévère stress hydrique imputable à un sérieux manque de précipitations.
Selon la SEOR, «face à la sé cheresse, il est absolument nécessaire de lutter contre le gaspillage de cette ressource vitale ». Si la réalisation d’usines de dessalement de l’eau de mer a sauvé Oran d’un grand déficit hydrique, la SEOR insiste sur le levier de la sensibilisation des citoyens. Cette société mène régulièrement des campagnes de sensibilisation pour lutter contre toutes les formes de gaspillage d’eau.
«Au moment où le gaspillage et la pollution sont les maux qui affectent le secteur de l’eau, les consommateurs doivent adopter en urgence la notion d’économie d’eau», plaide M. Chankouf, ingénieur hydraulicien.
«Un robinet qui fuit et qui perd une goutte à la seconde peut gaspiller plus de 25 litres d’eau par jour soit près de 10 000 litres par année. Une douche de 5 minutes avec une pomme de douche ordinaire consomme 100 litres d’eau. Une douche de 5 minutes avec une pomme de douche à faible débit ne consomme que 35 litres d’eau», compare cet hydraulicien.
«Un lavage de voiture effectué au boyau d’arrosage, à grande eau, peut consommer environ 400 litres d’eau», déplore M. Chankouf.
Ce dernier insiste sur de petits gestes quotidiens qui peuvent faire toute la différence: «Bien fermer les robinets, mais sans les forcer, pour qu’ils n’égouttent pas et surtout, réparer sans tarder toute fuite dans les robinets. Remplir le lavabo pour le rasage au lieu de laisser couler le robinet sans arrêt. Fermer le robinet pendant le brossage des dents et actionner la chasse d’eau seulement quand c’est nécessaire.» Et cet hydraulicien de prodiguer un autre conseil: «Le moment idéal pour arroser la pelouse est en fin de journée, moment où les pertes dues à l’évaporation sont au minimum». Et de poursuivre: «lors du lavage de la voiture, utiliser un seau et une éponge. De cette façon, vous économiserez jusqu’à 300 litres d’eau par lavage. Les propriétaires de piscine devraient toujours placer un couvre-piscine quand celle-ci n’est pas utilisée. Cette pratique réduit l’évaporation et garde l’eau plus propre et plus chaude. ». Et ce dernier de conseiller de «ne jamais nettoyer l’entrée charretière et le trottoir avec le boyau d’arrosage. En utilisant le balai, vous économiserez environ 200 litres d’eau à chaque nettoyage».
M. Chankouf insiste sur le fait que «l’économie de l’eau doit surtout cibler le secteur agricole qui pompe d’énormes quantités d’eau». «Le secteur est appelé à adopter des systèmes d’irrigation plus économes en eau, à l’image du goutte-àgoutte qui permet d’économiser environ 50 % d’eau par rapport au système traditionnel d’irrigation. Un soutien financier public est nécessaire pour aider les agriculteurs à acquérir des équipements d’économie en eau qui sont coûteux», dit-il.
En matière de gaspillage, cet expert évoque aussi l’importance d’un solide réseau de canalisations: «la qualité des infrastructures est souvent très mauvaise. Près de la moitié de l’eau distribuée est perdue», regrette-t-il.
L’autre défi concerne la lutte contre la pollution de l’eau, qui est une cause majeure de la pénurie. Le manque de capacités de traitement des eaux résiduaires apporte une seconde explication à cette situation de stress hydrique. Environ un tiers des rejets industriels et deux tiers des rejets domestiques sont déchargés sans aucun traitement primaire. Oran doit apprendre à recycler l’eau sale et l’utiliser dans l’industrie. La question cruciale de l’eau a ainsi besoin de déclencher une prise de conscience collective.
Imad. T