EDITO

L’urgence d’un dossier

Cette dernière semaine, il y eut 1422 accidents sur les routes du pays. C’est-à-dire un peu plus de 200 accidents par jour. Des chiffres qui donnent le tournis et qui malheureusement s’installent dans la banalité. A la même période il y a eu 61 morts. Presque dix morts par jour. Et enfin 1831 blessés en 7 jour. Autrement dit plus de 261 personnes qui auront perdu une partie de leur mobilité et d’autres qui seront paralysées à jamais. Et pourtant, malgré tout leur effroi, ces chiffres ne resteront que des chiffres auxquels viendront se greffer d’autres chiffres la semaine prochaine et toutes les semaines à venir.
Plus que le covid, plus que le cancer et plus que toute autre raison, les accidents de la route font des morts à n’en pas finir, et pourtant on semble s’y résigner , comme si on ne peut que regarder l’hécatombe et s’avouer vaincu face à un phénomène qui parait nous dépasser. C’est comme s’il n’y avait pas un secteur qui en est responsable et que le seul responsable soient ceux qui prennent la route.
Oui, c’est là la conséquence de ces fous de la route qui ne respectent aucune loi, aucune interdiction, qui conduisent sans se soucier des conséquences de leurs folies meurtrières. Mais il faut bien aussi que quelqu’un d’autre soit comptable de ces tragédies sur nos routes. Sinon, les choses ne s’amélioreront jamais.
Alors n’est il pas venu le temps de prendre ce phénomène à bras le corps, et d’engager enfin toute une stratégie pour contenir ce « dérapage ». Il faut bien finir par se convaincre que si l’on est à ce stade de dramatisation, c’est parce que quelque chose ne fonctionne pas, que l’on n’a pas fait le nécessaire pour atténuer à défaut d’éradiquer ce phénomène.
Dans d’autres pays, où l’on a pu contenir et lutter efficacement contre les accidents de la route, les ministres de l’intérieur sont à chaque fois où le nombre de tués sur les routes dépasse un certain seuil interrogés par les députés sur les raisons de cet état de fait, comme ils sont mis devant l’obligation de trouver les moyens pour lutter contre le phénomène.
Alors n’est-il pas venu le temps, dans notre pays, d’élever cette tragédie que connaissent nos routes au rang de grande cause nationale et de trouver les meilleurs mécanismes pour en faire face. Car on ne peut se contenter de réciter ces chiffres dramatiques, et de tourner la page le jour d’après.
Par Abdelmadjid Blidi

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