L’Algérie a pris les devants pour protéger les différentes cultures agricoles contre les criquets en prévision de cet automne.
Des dispositions ont été déjà prises par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural et d’autres mesures préventives seront prévues au cours des prochaines semaines. Un communiqué de ce département ministériel, rendu public jeudi dernier, a énuméré les mesures prises aux niveaux local et régional.
Le ministère a précisé qu’il s’agit de mesures anticipatives et préventives aux niveaux local et régional afin de protéger les pôles agricoles des régions du Sud contre les risques d’invasion acridienne en automne prochain. « L’Algérie a connu, à la fin du mois de mai et tout au long du mois de juin, l’arrivée d’essaims de criquets migrateurs par ses frontières Sud-Ouest via Tindouf, qui avançaient vers des endroits propices à la reproduction estivale, à savoir le Niger, le Mali, la Mauritanie et le Tchad », a fait savoir le ministère.
La même source a indiqué que les services spécialisés du ministère de l’Agriculture, représentés par l’Institut national de la protection des végétaux (INPV), avaient pris dans un premier temps, toutes les mesures préventives nécessaires en vue de protéger les pôles agricoles des régions du Sud, notamment à travers le traitement de plus de 2.500 hectares infestés par les criquets à Tindouf, Béchar, Béni Abbès et Adrar. « Plusieurs mesures anticipatives aux niveaux local et régional en vue d’éviter tout risque d’invasion acridienne durant l’automne 2023 », peut-on lire dans le même communiqué. La tutelle a rappelé aussi les actions auxquelles l’Algérie a pris part au niveau régional. « L’Algérie a contribué, dans le cadre du plan d’action mis en place, à l’exploration terrestre et aérienne menée par deux experts, en ayant recours à des drones sur les lieux de reproduction estivale en Mauritanie, et ce depuis le 12 juillet dernier », a précisé le ministère.
Selon la même source, c’est au cours d’un atelier organisé à Oran et à Alger du 5 au 9 juin 2023 par la Commission de lutte contre le criquet pèlerin, que préside actuellement l’Algérie, que la mesure d’utilisation des drones a été prise. Dans le même sillage, le ministère de l’Agriculture a évoqué les mesures prises au niveau local. Il s’agit de la mise en place un plan d’urgence proactif pour assurer notamment les volets de la formation, de l’exploration et de la lutte, à travers l’organisation, fin juillet, de plusieurs sessions de formation sur les techniques d’exploration et de lutte contre le risque acridien au profit de 62 cadres des structures régionales de l’INPV et des services agricoles d’Adrar, Timimoun, Bechar, Beni Abbès, Tindouf, Naâma, Tamanrasset, In Guezzam, Illizi et Djanet.
La même source a indiqué que cinq équipes d’exploration, dotées de tous les moyens de lutte et des pesticides nécessaires, seront dépêchées sur les lieux en deux étapes, dans le cadre du plan pratique d’exploration et de surveillance. La première étape se déroulera à la mi-septembre dans les régions de reproduction estivale, au niveau des zones frontalières de l’extrême sud de l’Algérie, avant d’appuyer ces équipes par d’autres spécialisées en exploration terrestre et aérienne à la mi-octobre de la même année. Le ministère a fait état de plusieurs moyens technologiques modernes utilisés désormais dans le système d’exploration, tels que les images satellites, en collaboration avec l’Agence spatiale algérienne (ASAL), pour s’enquérir du couvert végétal, en sus de plusieurs sites de prévisions météorologiques utilisés par l’INPV pour orienter les équipes d’exploration.
Mohand S
