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Interconnexion du sud avec le réseau électrique national : un mega projet de 200 milliards de DA

Cette enveloppe servira à la fabrication d’équipements en Algérie par des entreprises publiques et privées nationales, et en salaire pour les milliers de travailleurs qui seront mobilisés dans cet immense chantier.
Interconnecter les réseaux électrique du nord et du sud du pays coûtera la bagatelle de 200 milliards de dinars.

Un très gros budget qui n’impressionne visiblement pas le ministre de l’Energie et des Mines. Mohamed Arkab qui a révélé ce chiffre, hier, lors d’un point de presse tenu en marge de la 28e édition de la Journée de l’Energie, organisée à l’occasion de la célébration de la Journée du Savoir, argumente on ne peut mieux son assurance. Et pour cause, cette somme qui peut paraître faramineuse constitue un investissement direct dans l’économie nationale. Le ministre en veut pour preuve que la totalité de l’enveloppe sera dépensé en Dinars algériens. Ce qui revient à dire que les 200 milliards iront en fabrication d’équipement en Algérie par des entreprises publiques et privées nationales, et en salaire pour les milliers de travailleurs qui seront mobilisés dans cet immense chantier. «Il a été procédé aux premiers travaux de réalisation de ce grand projet visant à raccorder le réseau électrique du Nord à celui du Sud du pays», a révélé Mohmaed Arkab. Ce début d’intervention sur le terrain s’est manifesté «à travers un maillage intégrant tous les types d’énergies au bouquet énergétique national, conformément aux instructions du président de la République», a encore confié le ministre.
On retiendra dans cette vaste opération l’aspect strictement inclusif en matière d’ingénierie, de main d’œuvre, de savoir-faire et de matériels et de matériaux utilisé par les entreprises impliquées dans ce chantier. Ainsi, les postes électriques, les pilonnes, les câbles électrique et les accessoires sont tous fabriqués en Algérie. Cet aspect constitue une première nationale et confirme que les 61 ans d’édification du réseau électrique nationale a permis à l’Algérie de maîtriser l’ensemble des facteurs de production de cette énergie. Un exploit et une garantie de souveraineté énergétique du pays dans un contexte régionale et international très tendu.
Selon M. Arkab, ce projet jouit de plusieurs atouts, dont un réseau national électrique «développé» avec des tensions différentes de transport et de distribution, ainsi que l’existence de 33 centrales destinées à alimenter les wilayas du grand Sud.
Ce projet doit également accompagner le projet de mobilité vers le Sud, notamment ferroviaire, selon M. Arkab. Le raccordement vise aussi, a-t-il dit, à «ouvrir d’autres horizons» en assurant l’interconnexion les pays du Sahel. Interrogé sur la loi sur l’électricité, le ministre a fait savoir qu’elle était en cours d’examen, précisant qu’il ne s’agissait pas d’une refonte mais d’une adaptation de la loi, prenant en compte l’intégration du renouvelable et la locomotion électrique.
Cela pour ce mega projet à 100% algérien. Pour le reste, notamment le développement de l’hydrogène en tant que source d’énergie durable, Mohamed Arkab a révélé des projets expérimentaux. Actuellement en cours de mise en œuvre, ils poursuivent l’objectif de maîtriser la chaîne de valeur productive d’hydrogène. M. Arkab retient parmi ces projets, celui semi-industriel sise à Arzew, au niveau de la wilaya d’Oran. D’une capacité de 50 MW, l’hydrogène produit à partir de ce projet doit être transformé en ammoniac et en méthanol au niveau des unités de production. «Il s’agit à travers ce projet de hisser la qualification de nos cadres dans ces technologies. Par la suite, il s’agira de multiplier les projets liés à l’hydrogène vert», a expliqué le ministre. non sans préciser que l’Algérie est engagée dans une «grande opération» avec des pays européens pour transporter l’hydrogène vert à partir de l’Algérie vers ces pays à travers un corridor regroupant l’Algérie, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et la Tunisie.
Yahia Bourit

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