Lutte contre l’habitat illicite et la bidonvilisation : Le wali d’Oran signe-t-il la fin du «fewdhaoui» à Oran ?
Le nouveau wali Samir Chibani est-il en train de signer la fin du «fewdhaoui», à Oran ? Tout prête à le croire, si l’on se réfère à ses récentes déclarations à la presse. «Il est révolu le temps où un citoyen construisait une baraque fewdhaoui, attendait patiemment d’être recensé, pour se voir attribuer un logement social», avait-il martelé.
Le phénomène de l’habitat illicite, populairement surnommé « Fewdhaoui », et l’ampleur qu’il a pris dans la capitale de l’ouest algérien défraie la chronique depuis de longues années, ne laissant aucune autorité, gouvernementale ou locale, indifférente. Les efforts consentis par l’Etat pour bannir définitivement l’habitat illégal et les points noirs, une des promesses du président de la République, se sont avérés parfois vains dans certaines wilayas à forte concentration populaire, à l’instar de celle d’Oran.
Où, faut-il l’avouer, se sont installés des circuits mafieux faisant dans le commerce prohibé du foncier relevant du domaine étatique, contribuant ainsi à l’éclosion de nombreux bidonvilles et des ceintures de pauvreté dans et en dehors de la périphérie de la métropole oranaise. Les centaines de milliers de logements réalisés et les ininterrompues opérations de relogement menées par les différents walis qui se sont succédé à la tête de la wilaya d’Oran, ont permis, certes, de juguler le phénomène, mais sans jamais l’éradiquer complètement. La résistance, d’une part, féroce des pourvoyeurs mafieux du foncier et leurs occultes relais et de l’autre, la cupidité et/ou la détresse de certains citoyens, ont fait en sorte que le phénomène ne cessait de se régénérer autant qu’il le pouvait, défiant toute loi ou morale.
Les uns, en raison du fructueux profit qu’ils en tirent et qui se chiffre à des centaines de millions, voire des milliards. Les autres, en l’occurrence les demandeurs, un ticket quasi assuré pour un logement social dans le cadre de la politique de relogement prônée par l’Etat. Un opportunisme immoral d’une faune de prédateurs qui ne reculaient devant rien, quitte à météoriser le malheur des citoyens, en leur proposant des lots de terrain ou des baraques de fortune dans des zones dénuées de toute condition pour une vie décente et de surcroît, illicite. Seule, une décision radicale, drastique, aurait été à même de mettre fin au phénomène qui déploie ses tentacules là où, s’ouvrait une brèche. Le bannissement du relogement social des citoyens adeptes de l’habitat illégal, s‘avèrerait une manœuvre ingénieuse contre tout transgresseur.
Son impact serait irrémédiable et sur les pourvoyeurs dont l’herbe sera coupée sous les pieds et sur les potentiels demandeurs, dont il est recensé un nombre important de frauduleux. L’adoption de cette résolution permettra ainsi aux pouvoirs publics de recenser en toute clairvoyance les vrais nécessiteux, dont une forte proportion est répertoriée dans l’habitat précaire.
Ayant très vite cerné la problématique de l’habitat illégal à Oran, le wali Samir Chibani a, à travers ses déclarations, indubitablement décidé de prendre le taureau par les cornes.
Karim Bennacef