Lutte implacable pour renforcer l’intégrité, l’ordre et la morale dans la gestion des affaires communales
Il fut un temps, certes révolu où certains gestionnaires élus à l’APC établissait des listes de présence de travailleurs saisonniers fictifs indûment payés par la trésorerie municipale. Des travailleurs censés intervenir pour l’entretien des trottoirs et des chaussées, l’élagage et la peinture de troncs d’arbres et des bordures ou encore le balayage des rues des quartiers. Des employés saisonniers qui n’étaient en réalité que des noms imaginaires inscrits sur des listes servant à détourner les deniers publics de la municipalité. A l’époque, ce genre de pratiques frauduleuses était fréquent en l’absence de suivi et de contrôle rigoureux de la gestion communale. On se souvient même que de présumés employés étaient parfois officiellement recrutés par la mairie et percevaient une rémunération alors qu’ils ne mettaient jamais les pieds dans une enceinte communale, car exerçant ailleurs dans le secteur privé, parfois en tant que propriétaires ou gérants d’un café ou d’une gargote.
Aujourd’hui fort heureusement, les données ont changé, et très rares sont les énergumènes qui osent monter des tricheries et des escroqueries permettant de se remplir la poche avec l’argent municipal détourné. Mais la presse locale nous a appris il y a quelques jours que deux gestionnaires élus à la commune d’El Kerma ont été accusés d’avoir versé des salaires indus à des ouvriers. Des employés fictifs, officiellement inscrits sur les listes du personnel d’un établissement public de wilaya, mais qui travaillaient en réalité dans un atelier de mécanique appartenant à l’élu incriminé.
Il est vrai que depuis quelque temps, plusieurs agents et responsables communaux sont tombés dans les mailles du filet des poursuites judiciaires. Pour certains commentaires , la wilaya d’Oran était devenue la «wilaya-vitrine» d’une «gestion municipale défaillante et scandaleuse» avec plusieurs maires et élus rattrapés par la justice pour détournement, corruption ou octroi d’avantages indus. Prés d’une quinzaine de présidents d’APC, sur les 26 que compte la wilaya, ont été en effet conduit devant un tribunal pour répondre d’un acte de gestion jugé délictueux.
Un phénomène qui ressurgit à la wilaya d’Oran en 2020 avec la mise en détention de l’ancien maire de Sidi Chahmi, pour enrichissement illicite et passation de marchés illégaux. En mai 2023, le secrétaire général en exercice et ex-maire de Hassi Bounif écopait de deux ans de prison ferme pour détournement de fonds publics et falsification de documents administratifs. En septembre 2023, le maire de Bir El Djir était condamné à deux ans de prison avec sursis. En juillet 2024, le maire de Bousfer est écroué pour les mêmes délits.
En octobre 2023, celui d’Arzew était poursuivi pour mauvaise gestion et octroi d’avantages indus.
Le 25 novembre 2024 le maire de l’APC d’Es Sénia a été placé en détention provisoire avec trois entrepreneurs, dans une affaire de marchés truqués. Et, ironie de l’histoire, quatre ou cinq jours plus tard son remplaçant désigné connaissait le même sort. Une longue série d’enquêtes sur des affaires scandaleuses de détournement de fonds, que l’on peut facilement consulter sur les archives numériques de la presse oranaise, et qui montre bien l’engagement et la vigilance des services de l’Etat en lutte implacable pour restaurer l’intégrité et promouvoir l’ordre et la morale dans la gestion des affaires communales.
Par S.Benali