Oran

THÉÂTRE RÉGIONAL D’ORAN:
Mise en scène du roman «La peste» d’Albert Camus

Le théâtre régional d’Oran a abrité jeudi dernier, une représentation théâtrale du roman «La peste» d’Albert Camus, réalisée par Olea Compagnie Méditerranéenne, un collectif de comédiens, musiciens, techniciens et de metteurs en scène français.

L’histoire de ce roman, publié en 1947, se déroule durant la colonisation française à Oran. Un passage très fort qui concerne la cité Oranaise a été ajouté par Clément Vieu, auteur de la scénographie qui montre un amas de valises abandonnées dans la gare maritime d’Oran. Un trio de comédiens a proposé des scénettes, en gardant un aspect de lecture et a livré un texte tel un témoignage. La comédienne Sanda Bourenane a fait des lectures en français, mais aussi en arabe algérien en revisitant le célèbre récit de Camus qui raconte sous forme de chronique la vie quotidienne des Oranais, durant les années 1940. Une épidémie de peste s’abat sur Oran. Le docteur Rieux, rôle campé par Clément Vieu, découvre un rat mort, sur son pas de porte, sans qu’il y prête attention. Son épouse souffre de la tuberculose. Il doit la conduire à la gare afin qu’elle se fasse soigner ailleurs, dans un lieu mieux adapté pour lutter contre sa maladie. Quelques jours plus tard, des milliers de rats sont morts dans les rues. La ville nettoie tout. Mais enlever les cadavres de rats ne suffit pas. Le concierge du docteur Rieux est emporté par la peste. D’autres habitants de la ville, riches ou pauvres, sont à leur tour décimés. Pour la population d’Oran la situation est critique. Les gens se renferment et perdent le goût de vivre. Les cadavres sont jetés dans une fosse commune. Certains habitants attendent, résignés, face à la mort. Affolé par le nombre impressionnant de rats qui meurent, Grand, un employé de la mairie, campé par Richard Sammel, consulte le médecin qui le sauve. Rambert, un journaliste, n’a qu’une seule idée: sortir de la ville pour rejoindre sa femme à Paris. Quand enfin il pourra le faire, il préférera rester à Oran pour aider le Dr Rieux à combattre l’épidémie. On découvre les réactions de chacun des personnages face aux souffrances et à la mort: certains fuient, d’autres restent pour lutter. L’espoir revient chez les habitants d’Oran. Malgré la persistance de la peste, les victimes sont moins nombreuses. Le calme réapparaît, la joie des habitants également. Les habitants exultent de joie en retrouvant leur liberté. Aux derniers épisodes, les Oranais auront raison de la peste, en célébrant leur libération sous le regard sceptique du médecin. Par leur insouciance, les Oranais sèment le germe d’une prochaine pandémie sous les feux d’artifice. La capacité à surmonter les épreuves, notamment grâce à la solidarité, est mise en exergue par le romancier. À travers ce grand roman, Albert Camus rend hommage à ceux qui affrontent la vie avec modestie et honnêteté, et nous invite à réfléchir sur les valeurs de solidarité et d’engagement. Ce roman, qui a reçu le prix des critiques, appartient au cycle de la révolte rassemblant trois oeuvres de Camus, La Peste, L’Homme révolté et Les Justes qui ont permis à son auteur de recevoir le prix Nobel de littérature en 1957.
Imad.T

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