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Mostaganem : l’influence spirituelle et culturelle du soufisme algérien en Afrique

La direction de la maison de la culture de Mostaganem a organisé, dans l’après-midi de samedi, une conférence sur l’influence spirituelle et culturelle du soufisme algérien en Afrique qu’a animée la professeur Boungab Mokhatr de l’université de Mascara, à l’occasion du mois du patrimoine (18 avril – 18 mai).

Dans son intervention, l’universitaire Boungab a évoqué les deux confréries, la tidjania et la alawiya de sidi Ahmed Tidjani et de Sidi Ahmed Alawi qui ont pénétré en Afrique du Nord et en Afrique, étendant leur influence, grâce aux principes humains et moraux fondés sur la dignité humaine, la tolérance, le pardon et l’amour du prochain.
Le conférencier dira en abordant la confrérie tidjania fondée par Sidi Ahmed Tidjani à Ain Madhi (Laghouat) où il est né au début 17ème siècle, que cette tarika (confrérie) a contribué à renforcer la présence du soufisme algérien dans l’espace africain, grâce à son fondateur qui a su tisser un réseau soudé d’adeptes et de disciples, étendre son influence dans les nations aux idiomes différents et convertir d’autres à l’islam, tout en continuant à être au service de l’homme, indépendamment de son identité et de sa langue.
L’intervenant ajoutera que la dite confrérie compte plus de 200 millions d’adeptes en Afrique dont certains participent à la gouvernance de leurs pays.
A travers le monde, la confrérie tidjania compte plus de 600 millions d’adeptes.
Quant à la tarika alawia, fondée par le cheikh Sidi Ahmed Ben Mostefa Alawia né à Mostaganem en 1869 et décédé le 14 juillet 1934 dans sa ville natale, disciple du grand maitre soufi Sidi Mohamed Ibn El Habib El Bouzidi, connu sous le nom de Sidi Hamou Cheikh, le conférencier dira qu’elle à contribué à répandre le soufisme algérien dans les pays d’Afrique du Nord, d’Europe et du Moyen Orient, grâce à son fondateur qui a su réformer le soufisme en l’adoptant au temps moderne tout en conservant et respectant son identité, son essence, et ses principes.
Auparavant, l’intervenant a défini le soufisme qui est apparu dès l’avènement de l’islam, recommandant le bien agir (Ihsan) le bon comportement (soulouk), le pardon et la tolérance.
Lors des débats, certains intervenant ont parlé du cheikh Mohamed Ben Abdelkrim EL Meghali (1425-1505) qui avait assuré un rôle pionnier dans la propagation de l’islam, notamment du soufisme algérien en Afrique, basé sur une approche globale visant à la bonne gouvernance et à la stabilité des sociétés particulièrement dans le Sahel et l’Afrique de l’ouest, où il a passé de longues périodes qui lui ont permis d’appuyer et de vulgariser la tarika kadiria dans le continent.
Il a été aussi évoqué lors des débats, l’émergence d’empires spirituels à l’instar de la confrérie sénoucia, l’un des plus grands mouvements de libération en Afrique, grâce à son fondateur Mohamed Ben Ali Snouci né la fin du 17ème siècle dans la région d’Enaro, située a une vingtaine de kilomètres de Mostaganem, au sein d’une famille des Torch, descendante du prophète Sidna Mohamed (La paix et le salut sur lui).
Sidi Mohamed Bénali Snouci fonda sa trarika à la Mecque au début du 18ème siècle avant de se rendre en Lybie pour y installer le centre définitif du rayonnement de la tarika sénoucia, poussant son activité missionnaire jusqu’au Tchad, Tombouctou et la corne de l’Afrique, contribuant à anéantir les marchés aux esclaves. Il a été un digne ambassadeur de l’Algérie et de sa culture en Afrique.
Aussi, des intervenants ont évoqué Sidi Boumédiene, patron de Tlemcen qui a contribué grandement à l’expansion des confréries en Afrique du Nord, en Egypte jusqu’en Inde à Sidi Abderrahmane Thaâlibi à Sidi Ahmed Benyoucef réputé dans la région du Sahel et qui a joué un grand rôle dans l’installation des frères Kheir-Eddine et Barberousse à Alger pour chasser les Espagnols.
Indiquons que c’est le docteur, Baali professeur au département de la communication et des sciences de l’information de l’université de Mostaganem qui était modérateur de la séance, et a fait l’analyse de la conférence.
Le docteur, Mérouani Mohamed directeur de wilaya de la culture et des arts a assisté à la dite conférence tout en ouvrant les travaux. Il a annoncé à l’assistance que d’autres rencontres sont encore prévues dans le cadre du mois du patrimoine. Des institutions étatiques y seront associées.

Charef N

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