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Office pour l’achat de produits agricoles : le double challenge de la production et la sécurité alimentaire

Le nouvel office apporte une valeur ajoutée et mène à bien sa mission de régulation, il doit «contribuer à la création d’une chaîne de distribution performante qui assure l’approvisionnement régulier des marchés locaux avec les différents produits agricoles», estime un expert en agriculture.

Annoncée lors du dernier Conseil des ministres, la décision du président de la République d’instaurer un office public dédié à l’achat de toute la production agricole du pays est très bien reçue par les agriculteurs eux-mêmes. Pour les professionnels de toutes les filières agricoles, généraliser le modèle de l’OAIC sur l’ensemble des produits agricoles est de nature à rassurer les producteurs. Ils n’auront désormais plus à gérer les problèmes liés à la surproduction dans certaines filières, comme c’est généralement le cas notamment pour la pomme de terre, l’oignon et la tomate. Cette mesure, dont l’objectif assumé est de garantir la sécurité alimentaire, aura un effet direct sur l’augmentation de la production, du moment que les agriculteurs n’auront pas de soucis, note le Secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Abdellatif Dilmi. Pour le patron de l’UNPA, «les agriculteurs aspiraient et espéraient voir des mesures et organismes qui reflètent les performances remarquables du secteur agricole, protègent leurs efforts et contribuent à réguler le marché des légumes et fruits». Il en veut pour preuve que «la courbe ascendante de la production dans ses différentes filières requiert des moyens de régulation, de stockage, de transport et de transformation». M. Dilmi retient dans l’effort consenti par l’Etat pour assurer la sécurité alimentaire, le niveau exceptionnel des investissements dans la filière céréalière au Sud du pays, à Adrar, Timimoun, Ain Salah et autres wilayas et les potentialités de multiplier le rendement céréalier dans ces régions et d’augmenter la production, relevant qu’ «un office d’achat et de stockage de la surproduction de produits de large consommation s’inscrit en droite ligne avec la stratégie de l’Etat visant à réaliser son autosuffisance alimentaire d’ici 2024-2025».
Les affirmations de M.Dilimi sont confirmées par Aissa Manseur, consultant en développement agricole. L’expert estime que la création de cet office est «en elle-même salutaire et peut être une solution définitive à l’anarchie qui règne dans le marché». Pour M. Manceur, «l’Etat déploie de grands efforts pour accompagner et soutenir les producteurs en amont et en aval du processus de production, or le marché des produits agricoles connaît depuis quelques années une perturbation caractérisée par la flambée des prix de produits agricoles, légumes et fruits, y compris en périodes de production», a-t-il soutenu. «Cette situation était engendrée par l’absence d’un dispositif efficace de régulation et de contrôle du marché», dira-t-il tout en soulignant l’importance «de bien définir le dysfonctionnement pour bien agir». Le consultant relève que pour que le nouvel office apporte une valeur ajoutée et mène à bien sa mission de régulation, il doit «contribuer à la création d’une chaîne de distribution performante qui assure l’approvisionnement régulier des marchés locaux avec les différents produits agricoles».
On doit aussi lui conférer, a-t-il poursuivi «le contrôle des opérations de stockage réalisées par les producteurs, tout comme la désignation des stockeurs et des quantités de produits agricoles, fruits et légumes emmagasinés ». « L’office devra également avoir pour mission l’établissement d’un calendrier de déstockage pour chaque produit agricole selon les besoins du marché et d’une période maximale de stockage afin d’éviter toute tentative de spéculation», a-t-il encore développé.
Anissa Mesdouf

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