Oran Aujourd'hui

Opportunisme et incompétence au chevet des collectivités locales

Aux alentours du petit bureau de poste mitoyen au siège de la municipalité d’Aïn El Turck, une dizaine de mansardes hideuses ont été construites illicitement; provoquant la colère et le désarroi des riverains et des habitants. Dénoncée à juste titre la semaine dernière par notre confrère à Ouest Tribune, cette situation a aggravé l’état des lieux de cette zone urbaine déja gangrénée par la clochardisation avancée de l’esplanade du 1er novembre 1954, transformée en marché aux puces d’un côté et en parking sauvage de l’autre. Selon notre confrère, des dizaines de signatures de citoyens ont été plusieurs fois rassemblées dans des requêtes adressées aux autorités locales, pour demander des actions urgentes d’assainissement et d’aménagement des lieux. Des doléances qui restent à ce jour sans effet, ignorées, voire semble-t-il méprisées par les gestionnaires locaux concernés indifférents à la naissance de bidonville au cœur même de la Cité. Ces baraques hideuses, construites en parpaing et tôle ondulée, érigées le long d’un petit sentier en terre battue, débouchant au sordide marché communal de fruits et légumes inondé par les fuites d’eaux usées, servaient au départ à toutes sortes d’activités informelles et illicites organisées par des énergumènes qui, à la nuit tombée, transformaient le site en lieu de débauche et de beuverie. Les commerçants installés dans l’ex-souk el fellah, mitoyen à ce regroupement de baraques illicites, ont à leur tour dénoncé ce fléau urbain qui frappe une collectivité locale au potentiel touristique important. Aujourd’hui, des habitants de plus en plus nombreux montent au créneau de la contestation et de la colère pour dénoncer cette hallucinante régression urbaine qui avance dans une totale impunité. Tant il est vrai que depuis des décennies, l’Etat et les APC aux commandes n’ont jamais été en mesure de prendre sérieusement et efficacement en charge toutes les questions liées au développement et à la croissance urbaine, et surtout à la maîtrise d’une politique de la ville intégrant tous les paramètres. On sait que la naissance et la floraison des bidonvilles sont le résultat d’un grave déficit de contrôle et de régulation des mouvements de population. Mais c’est également, voire surtout, la conjugaison de l’avancée de la misère sociale avec la montée en cadence de l’opportunisme et de l’incompétence au chevet du développement et de la gestion des collectivités locales. Jusqu’à quand ?
Par S.Benali

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