Oran

Oran : l’entreprise «Epic Oran-Vert» en difficulté financière

Oran-Vert, cette entreprise traverse une crise silencieuse mais préoccupante. En effet, «Epic Oran-Vert», entreprise emblématique chargée de l’entretien des espaces verts et du traitement de l’environnement dans la wilaya, se trouve aujourd’hui en situation critique.

Confrontée à des créances impayées par plusieurs communes, l’entreprise peine à honorer ses engagements financiers, entraînant un retard de trois mois dans le versement des salaires de ses ouvriers. Fondée avec pour mission d’assurer un service public moderne et efficace, «Oran-Vert» avait renforcé ses effectifs pour répondre aux besoins croissants de la ville.
De 400 agents employés dans un passé récent, le nombre de salariés dépasse aujourd’hui le millier, afin de faire face aux exigences d’entretien et de propreté imposées par les autorités locales. Mais ce renforcement des effectifs s’est fait au prix d’une pression financière considérable, alors que plusieurs communes rechignent à régler leurs dettes contractuelles envers l’entreprise. Pour les responsables et les ouvriers, la situation devient alarmante. «Certains travailleurs n’ont pas été payés depuis plus de deux mois, et d’autres accumulent jusqu’à trois mois de salaire impayé», confie un employé.
Cette situation fragilise non seulement les familles des salariés, mais met également en péril la continuité d’un service public essentiel pour la capitale de l’Ouest. Selon des spécialistes du secteur, il ne suffit pas de pointer du doigt les retards de paiement: il faut analyser les raisons structurelles qui ont conduit «Oran-Vert» à ce point de tension. L’entreprise cumule aujourd’hui d’importantes créances, issues majoritairement des contrats liés au traitement de l’environnement et à l’entretien des espaces verts. «Malgré nos multiples demandes, plusieurs communes restent débitrices, ce qui étouffe notre trésorerie», explique un élu de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) au fait du dossier. Face à cette situation, la direction de «Oran-Vert» a décidé de porter le dossier à l’ordre du jour de la prochaine session de l’APW, prévue le lundi 24 novembre, sous la présidence du P/APW Chalabi Mohamed et la supervision du nouveau wali. Les élus auront à se prononcer sur la question des salaires impayés et, plus largement, sur le budget primitif 2026, destiné à soutenir le fonctionnement de l’entreprise. Lors de la précédente session, le budget 2025 alloué à «Oran-Vert» s’élevait à 55 milliards de dinars. Selon certaines indiscrétions, la somme proposée pour 2026 pourrait ne pas dépasser 30 milliards, un montant jugé insuffisant par plusieurs élus responsables des questions sociales, qui dénoncent la charge financière disproportionnée pesant sur l’entreprise. Dans ce bras de fer entre communes et l’entreprise, les ouvriers restent les premières victimes.
Leur quotidien se heurte à l’impasse financière de «Oran-Vert», mettant en lumière les fragilités d’un système où les services publics vitaux dépendent encore de la bonne volonté des collectivités locales pour être pleinement opérationnels. La session de l’APW de lundi sera donc scrutée de près, car elle pourrait déterminer l’avenir immédiat d’une entreprise qui a pourtant fait la preuve de son efficacité et de son rôle central dans l’embellissement et l’entretien de la ville.

Yacine Redjami

 

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