Oran

Daïra d’Aïn El Türck :
Pas moins de 15 bidonvilles recensés

Avec un peu plus de 15 bidonvilles répartis à travers les communes du chef lieu Aïn El Türck, Bousfer, Mers El Kébir et El Ançor, il est difficile de pronostiquer sur le futur socioéconomique de la zone côtière Ouest de la wilaya d’Oran, dont le passage au statut de wilaya déléguée, n’est semble-t-il, plus à l’ordre du jour, malgré son importante densité en population qui dépasse les 130.000 âmes.

Lors des derniers découpages administratifs, suite auxquels des daïras du pays ont été promues par le ministère des collectivités locales et de l’Aménagement du territoire au nouveau statut conformément à la deuxième phase du plan stratégique de l’Etat, tout indiquait que la daïra d’Aïn El Türck devait figurer sur la liste des circonscriptions administratives concernées par cette décision.
Et comme précisé dans le plan stratégique gouvernemental, la désignation au statut de wilaya déléguée, devait s’accompagner, comme cela a été prescrit pour les wilayas déléguées au niveau du Grand Sud qui ont bénéficié d’importantes ressources matérielles, financières et humaines d’environ 30 milliards de dinars», par la mobilisation des moyens matériels, humains et financiers nécessaires pour rapprocher l’administration du citoyen et prendre en charge ses préoccupations. Toutefois, il semble que cette éventualité a été définitivement écartée, soit parce que le dossier a été mal défendu par les pouvoirs publics d’antan, soit pas du tout inscrit à l’ordre du jour, bien que les potentialités dont dispose la daïra d’Aïn El Türck, seraient, à maints égards, supérieures à d’autres circonscriptions, stratégiquement, moins bien nanties. Le désaveux est total pour une contrée, il est vrai, qui a rarement connu la stabilité, ni pu se projeter dans le futur, pour développer une économie locale, rendue moribonde au fil des ans, faute de vision et surtout de volonté de la part des différentes autorités locales, que les clivages et l’opportunisme politique, ont aveuglé au point de laisser la porte ouverte à tous les dépassements et excès. L’apparition des nombreux bidonvilles dans les communes de la daïra d’Aïn El Türck, s’expliquerait certes par des facteurs exogènes remontant à une période précise qu’avait vécue l’Algérie caractérisée par un fort exode rural, mais trouverait également son explication, dans les calculs politiciens de certains acteurs locaux qui avaient pernicieusement fomenté et orienté, juste après l’avènement des DEC, l’installation de populations issues principalement des wilayas limitrophes, pour constituer des réserves en voix électorales. Des populations casées provisoirement dans des centres de recasement de fortune, et devenues par la suite, demanderesses de logements sociaux, que les initiateurs de cette opération ne pouvaient répondre à leurs exigences ni honorer leur contrat, à moins de fermer l’œil sur le squat des espaces publics et la construction illicite qui devînt alors, tout un business, avec ses règles et ses pourvoyeurs.
Ces bidonvilles, sont aujourd’hui indéboulonnables eu égard au nombre important des habitants qui les peuplent et qu’il faudra reloger si l’on veut les éradiquer. Mais où mettre tout ce beau monde, quand le nombre de dossiers de logement social par famille, a été depuis, multiplié par trois ? Peut-être qu’un nouveau statut pour la daïra d’Aïn El Türck, avec des moyens plus appropriés, lui permettrait de mieux cerner, dans le futur, cette problématique de la bidonvilisation et par delà, le tant attendu développement, en ayant les coudées franches pour stopper l’hémorragie et prendre surtout les décisions qui conviennent.
La problématique de la bidonvilisation plombe toute velléité de développement, confient certains experts en urbanisation des villes. La surdensité populaire et le chômage, font des communes d’Aïn El Türck, un refuge pour les marginalisés et un terrain de chasse pour les prédateurs.
Karim.B

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