Pénétrante au port d’Oran: quel impact sur l’harmonie urbaine?
A l’approche de la mise en service du premier tronçon de la pénétrante du port d’Oran, dont la réception était annoncée pour la fin du premier semestre de l’année en cours, c’est désormais le projet de connexion de cette nouvelle voie autoroutière avec le réseau routier interne de la ville qui anime un débat au sein de l’opinion locale.
Décrit par les urbanistes comme étant un projet structurant important pour l’avenir économique et touristique de la ville d’Oran, le projet de nouvelle pénétrante au port d’Oran, lancé il y a plus de quinze ans, a malheureusement connu, lui aussi, des «couacs» et des «contretemps» liés aux lourdeurs et dysfonctionnements du vieux système de gestion administrative et financière des projets et des chantiers, ainsi que des déficits en matière d’études et de maturation.
Ce n’est que bien après le démarrage des travaux, que l’on s’est rendu compte de certaines contraintes et complexités techniques nécessitant des ajustements et de lourds travaux complémentaires entraînant des rallonges de crédits importants.
On se souvient par ailleurs de cette première idée de prolonger le nouvel axe routier à travers l’enceinte du port afin d’établir une jonction avec le quartier de la pêcherie qui devait être aménagé et le fameux projet de Marina alors annoncé.
L’ancien wali en poste il y a une dizaine d’années avait également parlé de la réalisation d’un ouvrage d’art au niveau du rond-point des Falaises-Powerpoint afin de relier la nouvelle pénétrante au réseau de circulation central. Malheureusement le projet d’autoroute longeant la frange marine allait connaître des retards et des reports de date de livraison qui ont relégué au second plan les préoccupations sur le schéma de connexion et d’intégration de la nouvelle route pénétrante au réseau routier central de la ville.
Au final, après l’achèvement de ce premier tronçon longeant la côte entre Canastel et Oran, les usagers voulant emprunter cette route pourront prendre un embranchement à partir de la route des Falaises, à hauteur de l’Hôtel Four-Point.
Un passage étroit, en forte pente descendante permettant de rejoindre la pénétrante du port grâce à un échangeur nouvellement construit au niveau du site dit «les Genêts». Une solution à minima, fortement critiquée par des urbanistes oranais qui espéraient voir enfin cette autoroute, déclarée ouverte à tous les usagers, ne pas s’arrêter subitement à l’entrée de l’enceinte du port.
L’idée de route traversant le port semble donc bel et bien écartée et enterrée, privant encore une fois la ville de retrouver une jonction harmonieuse entre son littoral Est et Ouest. Un littoral coupé en deux par une enceinte portuaire cadenassée.
Par S. Benali
