EDITO

Penser l’énergie autrement

La hausse des prix du pétrole sur le marché international est une véritable aubaine pour l’économie nationale. Cela est un fait. Les caisses de l’Etat connaissent depuis quelques semaines une embellie appréciable, voir miraculeuse compte tenu du niveau très bas où était le coût de l’or noir, il y a de cela à peine une année. Il fait s’en réjouir, cela est l’évidence même, puisque le pays s’éloigne de la zone rouge et conserve toute sa souveraineté financière, économique et politique.
Tout cela est l’exact vérité. Mais il existe néanmoins une autre vérité. Celle-ci atteste d’abord de notre trop grande dépendance des hydrocarbures dans la tenue de l’économie du pays. Les Algériens «respirent du pétrole et du gaz», pourrait-on dire. Et cela, ce n’est pas normal. Le président de la République l’a assez signalé et la hausse, même très modeste, des exportations hors hydrocarbures montre quelque peu la voie. Mais dire que le pari est gagné, ce serait se cacher l’amère vérité.
A bien cherché, il y a une autre vérité, celle que les hydrocarbures ne sont pas renouvelables. Chaque m3 pompé nous rapproche irrémédiablement de la fin d’une rente qui, quoi qu’en dise, a permis aux Algériens d’atteindre un standard de vie que lui envient beaucoup de peuples. Mais au rythme actuel d’exploitation de la nappe énergétique du pays, la prochaine génération risque de sérieusement se rationner et celle qui lui succédera devra importer sa consommation d’hydrocarbures. Là aussi, il y a une prise de conscience et le président de la République a clairement mis en avant la nécessité de laisser leurs chances, aux générations futures, de pouvoir disposer de cette arme économique qu’est le pétrole et le gaz. La prise de conscience en question s’articule autour du développement de l’énergie solaire, susceptible de faire faire au pays de substantielles économies de gaz. L’Algérie exploite déjà 400 MG d’électricité scolaire. C’est bien. Mais comme pour les exportations hors hydrocarbures, c’est encore très peu pour espérer renverser la tendance.
Enfin, disons-le donc franchement : que ce soit dans la diversification de l’économie ou dans le développement des énergies renouvelables, le bénéfice est immense pour le pays et les prochaines générations d’Algériens. Bien qu’on sente une véritable prise de conscience au plus haut niveau de l’Etat sur ces deux dossiers, il faut admettre que cela ne suffit pas pour s’engager sur la bonne voie. Il est urgent d’engager des actions sérieuses, de capitaliser toutes les expériences réalisées dans les domaines des énergies renouvelables et des exportations hors hydrocarbures, de commencer à développer une réflexion susceptible de donner à l’Algérie un avantage certain par rapport à ses voisins immédiats et sur tout le continent africain.
Par Nabil G

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