EDITO

Un douloureux accouchement

Les Américains ont voté pour le changement des membres du Congrès dans ce qui est connu sous l’appellation des élections de mi-mandat. Des élections qui intéressent d’abord les Américains, mais qui cette fois ont été suivis de très près par deux pays en guerre depuis près d’un an. En effet, Russes et Ukrainiens mesurent grandement les conséquences qu’ auraient les résultats de ces élections sur l’avenir du conflit qui les oppose.

En effet, les Républicains ne sont pas très chauds pour les aides illimitées décidées par le président Joe Biden aux Ukrainiens. Pour eux, cette politique doit être soumise à des conditionnalités et des réserves selon le développement de la situation. Autrement dit Kiev et son président Zelensky verront ces millions de dollars américains qui sont donnés pour soutenir l’effort de guerre ukrainien revus à la baisse. Une situation qui n’est pas pour déplaire aux Russes qui savent que leur premier adversaire dans ce conflit ce sont les Occidentaux et en particulier les Américains.

Et si, à la lumière des résultats sortis des urnes, les Russes ne sont pas tout à fait gagnants, et les Ukrainiens pas tout à fait perdants, il n’en demeure pas moins que l’administration Biden n’aura plus tout à fait les mains libres comme avant. Et ceci n’est pas pour déplaire à Moscou.

Cette nouvelle donne aura sans aucun doute une incidence majeure sur le terrain du conflit. Et même si la redoutable campagne médiatique occidentale continue de faire « sa guerre  » à sa façon, il n’en demeure pas moins que sur le terrain quelque chose de décisif se prépare.

Ce qui se passe à kherson, et qui est très vite interprété par ces médias comme un camouflet pour Moscou, ne fait en réalité que rebattre les cartes sur une nouvelle stratégie, qui ouvre la confrontation sur d’autres fronts et ne met en aucun cas un terme à ce conflit, qui n’a pas fini de redessiner les relations internationales et d’engager le monde sur un bouleversement géostratégique qui, s’il met fin à l’hégémonie unipolaire qui a marqué le monde depuis la chute du mur de Berlin, reste encore à définir dans les années à venir, avec cette interrogation sur le poids qu’auront les guerres et la paix à venir. Car comme tout accouchement, l’accouchement de ce monde à venir ne se fera pas sans douleurs.

Par Abdelmadjid Blidi

 

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