Période estivale: le spectre de la «crise de l’eau»
À près de deux mois de l’ouverture de la prochaine saison estivale 2024, le wali d’Oran a présidé une réunion rassemblant les directeurs exécutifs et les différents responsables concernés par les préparatifs de la période estivale. Et comme chaque année, des instructions ont été données pour prendre toutes les mesures nécessaires devant garantir son plein succès. Le wali a notamment insisté sur la nécessité d’achever et de finaliser tous les projets engagés dans les zones côtières avant le mois de juin prochain. Comme chaque année, depuis des lustres, le wali en poste à l’approche des vacances estivales a ordonné aux présidents des assemblées populaires communales et aux chefs de daïras de mettre tout en oeuvre pour accélérer la cadence des travaux annoncés notamment en matière d’éclairage public, de nettoyage des plages et des voies d’accès, d’enlèvement de tous les «points noirs» qui défigurent le paysage et le cadre d’accueil des millions d’estivants attendus cette année dans les communes balnéaires du littoral oranais. Il s’agit évidemment des constructions anarchiques illicites qui bloquent parfois l’accès aux plages, du commerce ambulant informel, des gargotes sauvages, ou encore des ruissellements d’eau usée vers la mer.
Le premier responsable local a également invité les gestionnaires locaux concernés à préparer des actions culturelles et de divertissements destinées à accueillir les enfants venant des wilaya du sud du pays. Les communes dites touristiques d’Aïn el Turck, de Bousfer et El ançor ainsi que les alentours du complexe des Andalouses ont été particulièrement ciblées par les consignes données par le wali. Il s’agit aussi d’assurer la fluidité de la circulation sur les routes principales et d’assurer la sécurité des biens et des personnes. Pour protéger la santé des citoyens, le wali a ordonné le contrôle du commerce ambulant de produits alimentaires à travers les zones balnéaires, appelant à veiller au respect des règles de réfrigération, de propreté et de stockage des aliments pour éviter les intoxications alimentaires et préserver la santé du consommateur. Il s’agit en définitive de tout un programme de gestion des territoires communaux impliquant en principe des efforts et des actions quotidiennes et permanentes de la part des gestionnaires et élus communaux.
Alors comment expliquer que chaque année, depuis des décennies, à l’occasion de ces réunions rituelles de préparation des saisons estivales, les wali en poste sont obligés de rappeler aux maires et aux chefs de daïras la nécessité d’aménager et d’entretenir les espaces verts, de nettoyer les plages, d’assurer l’éclairage publique, et d’embellir le cadre d’accueil des résidents et des estivants ? Autant de consignes et de directives données à l’approche de chaque saison estivale, et qui devraient être déjà bien inscrites dans le programme d’action des autorités municipales et bien ancrées dans le mode et les pratiques de gestion courant des affaires communales. Le wali n’a pas omis par ailleurs d’évoquer le crucial problème de la disponibilité de l’eau potable, soulignant la nécessité de le résoudre, sinon d’améliorer la situation afin d’éviter une «crise de l’eau» en cette période de chaleur et de forte consommation générée par l’afflux de millions de vacanciers… Un problème crucial qui angoisse les populations de la région ouest d’Oran souffrant depuis quelque temps des désagréments liés aux pénuries d’eau potable dans les robinets.
Par S.Benali