Beaucoup de facteurs ont ainsi agi sur le prix en l’appréciant, malgré une conjoncture économique, pour le moins, morose. Cette morosité est plus prononcé aux Etats Unis où le ralentissement de l’économie s’est confirmé au premier trimestre.
Les prix du pétrole ont bouclé la semaine en Hausse, à 80,26 dollars le baril de Brent de la mer du nord. Ce niveau de prix est intervenu après plusieurs séances de baisse, avant de prendre plus de 2 dollars à la clôture des cotation, ce vendredi. Cette appréciation de la valeur de l’or noir vient prévenir les coupes de production imminentes de certains pays de l’Opep+. Les réductions de production entreront en vigueur le 1er mai prochain et doivent durer jusqu’à fin 2023. Il faut dire que les craintes persistantes d’une récession mondiale n’ont pas réussi à agir négativement sur les cours. Tout comme le Brent qui a pris plus de 2 dollars, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a pris 2,57% à 76,78 dollars. «Les réductions de production d’un million de barils par jour de l’Opep+ se mettent en place lundi», a rappelé Bob Yawger, analyste pour Mizuho USA, ce qui est haussier pour les cours.
En plus de cet effet Opep+, les analystes font aussi pencher la balance vers le long week-end férié du premier mai. Ils fondent leur commentaire sur le fait que pour les marchés européens, les courtiers, qui ont beaucoup vendu cette semaine dans la crainte d’un fléchissement de la demande avec la récession qui semble se profiler, «n’ont pas voulu rester sur ces positions», explique-t-on. «Les signaux sont contrastés», ont fait remarquer les analystes d’Energi Danmark, avec «la forte baisse des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis mercredi, tandis que les craintes de récession sont très présentes sur les marchés». Tous ces facteurs ont ainsi agi sur le prix en l’appréciant, malgré une conjoncture économique, pour le moins, morose. Cette morosité est plus prononcée aux Etats Unis où le ralentissement de l’économie s’est confirmé au premier trimestre. Une situation qui devait peser sur les cours du brut et raviver les appréhensions d’une demande moins robuste dans le premier pays consommateur de pétrole au monde. Mais le marché ne semble pas avoir tenu compte de cette donne. Les chiffres ont beau montrer une croissance du produit intérieur brut (PIB) aux Etats-Unis de seulement 1,1% en rythme annualisé, l’or noir n’en est pas atteint.
Pour les experts, la mollesse de l’économie US est un premier signe tangible des effets de l’envolée des taux de la Réserve fédérale (Fed) menée depuis un an pour lutter contre l’inflation. Cela représente «une chute brutale par rapport aux 2,6% enregistrés au quatrième trimestre 2022 et est bien en deçà des 2% attendus», souligne Stephen Brennock, analyste pour PVM Energy. Cela dit, «les inquiétudes concernant la demande ne sont pas encore étayées par des données concrètes», rappelle Carsten Fritsch, de Commerzbank, qui souligne que la consommation d’essence a fortement augmenté aux Etats-Unis la semaine passée. De plus, celle-ci culmine pendant les mois d’été, précise-t-il, avec la «saison de la conduite» américaine, surnom donné à une période de fin mai à début septembre pendant laquelle nombre d’Américains partent en vacances en voiture.
Il convient de constater, au regard des chiffres de l’économie américaine, que le marché du pétrole est de moins en moins corrélé à la santé économique des USA.
Nadera Belkacemi