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Réforme de la santé:
Plaidoyer pour la numérisation du secteur

L’Algérie a célébré jeudi dernier la journée mondiale de la santé qui coïncide avec le 7 avril de chaque année. Le secteur qui se remet de deux ans de la pandémie du coronavirus est appelé à relever plusieurs défis.

La numérisation du secteur et l’interconnexion entre les différents établissements de santé constitue le défi numéro un pour le secteur qu’il faut relever en urgence en vue de lancer les mesures de réforme. C’est ce qu’a indiqué hier le professeur Mustapha Khiati, président de la Fondation pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), lors de son intervention sur les ondes de Radio Sétif.
«Le premier défi urgent pour réformer le système de santé après la Covid-19 est le lancement du projet de numérisation du secteur et de l’interconnexion entre les différentes structures de santé»,
a déclaré M. Khiati, affirmant que la pandémie du coronavirus a affecté le système de santé, et qu’«il a su y faire face grâce à de nombreux intervenants du secteur».
Parmi les défis qui conditionnent le projet de réforme de la santé, le président du Forem a évoqué également l’impératif de développer le secteur privé.
«Il est nécessaire d’accompagner et de développer le secteur privé qui ne représente actuellement que 3% du système de santé national ; c’est un taux faible», a souligné l’intervenant, indiquant que les régions du Haut-Plateaux et du Sud du pays doivent être soutenues par le personnel médical. Le président du Forem a appelé, dans le même sillage, à la création d’un conseil supérieur de la santé qui aura différentes missions au profit du secteur.
«Nous appelons à la création d’un conseil supérieur de la santé, un organe médical scientifique qui aide les responsables à réfléchir à des solutions à tous les problèmes et à anticiper toutes les maladies et épidémies à venir», a déclaré l’invité de Radio Sétif.
Le Pr Khiati a souligné aussi le retard qu’a pris la mise en place d’un cadre réglementaire pour le médecin de référence.
«L’idée d’un médecin de famille ou d’un médecin de référence n’a pas encore été mise en œuvre malgré la présence de la loi dans ce domaine afin de réduire le temps et les coûts», a-t-il ajouté.
Dans un autre cadre, l’intervenant a évoqué certaines difficultés auxquelles fait face le secteur. Il a cité notamment le nombre faible d’opérations de greffe d’organes.
«Nous souffrons du problème du manque d’opérations de transplantation, avec la présence d’un ou deux centres dans notre pays, malgré leur forte demande. Par conséquent, nous avons proposé la création de centres spécialisés comme la transplantation rénale, qui coûte cher», a-t-il déploré.
Il a plaidé également pour la création d’unités spécialisées pour lutter contre certaines maladies telles que l’Alzheimer et l’autisme. «Il existe actuellement de nouvelles maladies comme l’Alzheimer et l’autisme, dont la prise en charge des patients nécessite la création d’unités spécialisées», soutient-t-il.
Le Pr Khiati a estimé, par ailleurs, qu’il est difficile d’abandonner la politique sociale de soins, tout en proposant de réfléchir sur des nouvelles approches et visions à travers les caisses de la sécurité sociale, notamment les cartes Chifa.
Pour ce qui est de la lutte contre la pandémie en Algérie, il a indiqué que «la situation épidémiologique aujourd’hui dans notre pays est très stable, mais dans certains pays elle a changé avec l’apparition de nouvelles souches». Le Pr Khiati a enfin appelé à poursuivre l’application des mesures de protection et de prévention contre la pandémie.
Samir Hamiche

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