Oran Aujourd'hui

Des «ratés» et des défaillances en toute impunité

Après l’ex hôtel du Châteauneuf, une carcasse de béton qui nargue le regard des Oranais depuis quarante ans, c’est l’ex «Palais des congrès» implanté à hai Essabah, renommé plus tard «complexe culturel et artisanal», qui est l’infrastructure publique inachevée la plus vieille de la ville. Un remarquable gâchis financier qui risque encore de s’éterniser dans une ambiance de totale impunité. Certes, beaucoup trouveront matière à justifier les retards et les défaillances liées à des «impondérables technico-financiers» qui auraient pourtant pu être évités si toutes les études de maturation et d’exécution du projet avaient été menées dans les règles et le professionnalisme requis. Près de quarante ans plus tard, les pouvoirs publics ont décidé de transformer la tour-carcasse du Châteauneuf en siège administratif de l’APC. Une «trouvaille » qui ne répond nullement, ni sur le plan architectural ni sur le plan fonctionnel, aux exigences et aux besoins d’un siège d’une municipalité recevant du public. Par ailleurs, se demandent les citoyens oranais, au nom de quoi et de quelle légitimité la ville devrait abandonner le siège historique de sa mairie sur la place du 1er Novembre gardé par les deux célèbres lions en bronze ? Avec la construction en 2009 du palais des conventions par la Société Sonatrach, l’ancien «Palais des congrès» alors en chantier a été lui aussi déchu de son titre et rétrogradé au rang de «complexe culturel et de loisirs» ouvert au mouvement associatif. Un crédit budgétaire de 1,5 milliard de DA a été alors affecté par la wilaya au parachèvement du projet qui était à l’arrêt depuis 2003. Après un avis d’appel d’offres enfin lancé en 2005, un soumissionnaire turc, Atlas, a été retenu mais le marché le marché n’a pas été aussitôt signé car le financement n’était pas encore assuré. En 2006 une deuxième consultation a été lancée, et un accord de principe a été confirmé avec l’entreprise chinoise CSCEC. Mais il a été vite dénoncé par la wilaya d’Oran qui a estimé que le «montant demandé était exagéré ». Après d’obscures tractations et compromis, le chantier allait être lancé sur fond de conflits ouverts entre la wilaya, l’ancien bureau d’études, et la quinzaine d’anciennes entreprises intervenant dans les différents corps de chantiers. Mais très vite la situation allait dégénérer, entraînant l’arrêt du chantier et l’abandon de la carcasse à la dégradation par les hommes et les intempéries. On se souvient que le site était devenu un repère de délinquance et de criminalité. Ce n’est qu’une douzaine d’années plus tard que le projet allait être relancé avec l’apport d’une enveloppe financière supplémentaire sur budget de wilaya de 36 milliards de centimes. Selon la dernière annonce en date, le projet devait être livré au début de l’année 2017. Malheureusement, à ce jour, les «ratés» et les défaillances semblent s’éterniser dans une totale opacité et en toute impunité. Jusqu’à quand ?
Par S.Benali

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