Politique de développement et de gestion du transport urbain
Interrogé par un confrère de la presse locale sur la situation du transport urbain à Oran, le secrétaire national du syndicat des transporteurs a plaidé pour diverses mesures devant assurer une amélioration dans la gestion et le fonctionnement de ce secteur important pour le développement local et l’image de la métropole oranaise.
Évoquant le rôle de la commission de discipline instituée pour sanctionner les atteintes diverses à la réglementation, le cadre syndical a souligné que «ce sont surtout les chauffeurs embauchés qui en sont responsables» et non les opérateurs propriétaires de cars. «Nous sommes pour la création d’un brevet de chauffeur de bus qui peut lui être retiré en cas de dépassements graves» a suggéré le syndicaliste, oubliant sans doute qu’il existe déjà un permis de conduire spécifique à cette catégorie de véhicules de transport en commun. Un permis qui peut être retiré par les services de la wilaya en cas de faute grave commise dans l’exercice de la profession.
On sait, depuis longtemps à quel point le secteur du transport urbain dans la wilaya d’Oran souffre de carences, de contraintes et de paradoxes très souvent dénoncés dans la presse locale et les réseaux sociaux. Parmi les nombreuses défaillances signalées par les usagers on peut citer le non respect des trajets et des arrêts, les dépassements intempestifs et dangereux, les «pauses» prolongées effectuées par des chauffeurs au comportement méprisant, les tenues vestimentaires délabrées de certains receveurs, le manque de rigueur et de sérieux dans la gestion des tickets de paiement des places, sans parler de l’entretien et du nettoiement des autobus qui laisse à désirer.
Des pratiques dignes d’un «tiers-mondisme» devenu banal. On peut aussi se demander pourquoi un responsable syndical, représentant la corporation, n’a pas été en mesure de donner le nombre exact de cars et d’autobus de transport urbain en circulation à travers la wilaya d’Oran. «Un, ou peut-être deux milliers d’unités» avait répondu le cadre concerné au journaliste qui lui a posé la question. Le partenaire social de la direction des transports devrait, en principe, maîtriser toutes les données de base du secteur.
Mais l’anarchie ambiante tant décriée n’a pas épargné tous les volets de fonctionnement et d’organisation du secteur. Notamment en matière d’implantation et de respect du stationnement dans les gares routières, les points de stationnement au départ de plusieurs lignes qui perturbent la circulation routière, et bien d’autres inepties et dérèglements générés par l’absence d’une véritable stratégie de gestion et de développement du transport urbain à Oran. Jusqu’à quand?
Par S.Benali