Oran Aujourd'hui

Pour un développement multidirectionnel et harmonieux de la capitale oranaise

Avec près de 40 000 habitants, le pôle urbain Ahmed Zabana dans la commune de Misserghine, connaît une croissance démographique constante et une augmentation annuelle des besoins sociaux dans tous les secteurs. Cette nouvelle grande zone urbaine jadis présentée comme étant un «projet de nouvelle ville d’Oran», reflète aujourd’hui on ne peut mieux l’incapacité du vieux système de gestion locale à pouvoir assumer les enjeux majeurs du développement durable et de l’aménagement du territoire devant offrir un cadre de vie décent aux citoyens.
Le pôle «Ahmed Zabana» connaît aujourd’hui des déficits pénalisant en infrastructures sociales, sportives, éducatives et sanitaires. Malgré les efforts des autorités locales visant à assurer les meilleures conditions de sécurité des biens et des personnes, les signes de dégradation et détérioration du cadre urbain sont de plus en plus visibles. Un peu à l’image de bon nombre d’autres quartiers et grandes anciennes cités d’habitat collectif frappées depuis longtemps par le syndrome de «la vitre cassée», des déchets non ramassés, des plantations desséchées et des espaces collectifs squattés et dégradés.
Des sites urbains peu à peu inscrits avec le temps au registre des «quartiers pauvres» ou des zones urbaines devant être viabilisés et réhabilitées. Bien conscients de la croissance alarmante des besoins sociaux, les autorités locales tentent depuis ces dernières années de corriger l’approche de gestion de l’aménagement du territoire en tenant compte des règles techniques et juridiques devant être scrupuleusement respectées.
Le choix de croissance urbaine de la ville d’Oran vers l’Est, en direction d’Arzew et d’Alger par l’ancienne RN 11, ne correspond plus aujourd’hui aux nouvelles données introduites par les nouvelles grandes infrastructures réalisées ces quinze dernières années. Tandis que la zone est de la ville a connu une croissance urbaine jamais égalée avec ses nouveaux quartiers, son complexe olympique, son université et son potentiel d’activité commerciale, les zones de sorties de la ville à l’ouest, vers Ain El Turck, Tlemcen et le grand Sud oranais sont longtemps restées figées dans la stagnation, voire la régression aggravée par des plaies urbaines incontrôlées.
Notamment par la prolifération des bidonvilles le long du flanc de montagne et la naissance de véritables agglomérations anarchiques devant être viabilisées et «réhabilitées», à l’image du site dit «Coca» et des vieux quartiers des Planteurs et de Ras el Ain. Mais ce n’est que depuis ces quelques dernières années que des efforts et des moyens sont engagés pour tenter d’aménager ces zones clochardisées à l’Ouest de la Cité.
Certains anciens décideurs locaux avaient naïvement pensé que le déplacement vers la commune de Misserghine à l’Est, du grand projet de «nouvelle ville» initialement annoncé au Sud dans la zone de Oued Tlelat, allait peut-être résorber les déséquilibres de croissance et assurer un développement multidirectionnel, durable et harmonieux de la capitale oranaise.
On n’aborde pas impunément la gestion de l’avenir urbain d’une grande ville avec des pratiques et des comportements révolus jadis nourris par le laxisme, l’incompétence et la fuite des responsabilités.

Par S.Benali

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