Pour un projet global de maintenance et de rénovation des réseaux d’alimentation en eau potable
Depuis plus d’un mois, la gestion de la fourniture en eau potable aux ménages oranais est pointée du doigt et critiquée sur les réseau sociaux par des commentateurs se déclarant affligés et irrités par les coupures d’eau intempestives qui ne seraient même plus signalées à l’avance par les services de la SEOR chargée de la distribution de l’eau dans les robinets. Depuis quelques semaines en effet, plusieurs communes et quartiers connaissent des arrêts de livraison d’eau potable durant parfois plusieurs jours.
Beaucoup soulignent que, contrairement à ses habitudes, la SEOR n’aurait pas annoncé ni expliqué à ses abonnés les raisons de ces récentes coupures d’eau, laissant ainsi la porte ouverte à toutes les rumeurs et spéculations parfois abusives. Dans plusieurs grandes cités d’habitat, l’eau dans les citernes installées par les résidents a été vite consommée avant que le précieux liquide ne revienne dans les robinets durant seulement quelques heures avant de s’arrêter.
«On n’a pas connu une telle situation depuis longtemps, depuis que de nouveaux projets ont été concrétisés par les pouvoirs publics pour atténuer les pénuries d’eau potable…» se lamentent des habitants. «On était même persuadés qu’après la mise en service d’une nouvelle station de dessalement à Cap blanc, nos robinets ne connaitront plus de longs arrêts de livraison d’eau…», ajoutent certains commentateurs désabusés. Après un long moment de silence de la SEOR, qui avait l’habitude de communiquer sur les raisons et la durée prévue des arrêts de livraison, c’est le directeur de l’entreprise lui-même qui est intervenu la semaine dernière sur les ondes de radio El Bahia pour expliquer les causes de ces perturbations constatées depuis le 30 novembre dernier.
Il a indiqué que la wilaya d’Oran enregistre une forte baisse de sa capacité de production en eau potable. Une baisse estimée à 200 000 mètres cubes par jour, soit près de 30 % du volume habituel livré, situé entre 500 000 et 600 000 m³ par jour. Une diminution, a-t-il indiqué, «liée à un dysfonctionnement technique» ayant conduit à l’arrêt partiel et temporaire de la station de dessalement de Cap Blanc pour une phase de maintenance générale de ses installations». Le responsable de la SEOR a également souligné que des «zones d’habitations situées en altitude connaissent des contraintes supplémentaires liées aux capacités des installations de pompage». Par ailleurs, les services de la SEOR avaient récemment annoncé la réparation d’une importante fuite sur une grande conduite principale.
Selon des observateurs avertis, en plus des dysfonctionnements techniques révélés au niveau des infrastructures de dessalement, la capitale oranaise reste encore bien pénalisée par son vieux réseau de distribution, principal et secondaire, géré par la SEOR. Il est vrai qu’en matière de gestion et de maintenance des canalisations et équipements de distribution du précieux liquide, bon nombre de contraintes et d’insuffisances restent encore à éradiquer. Il ne suffit pas simplement de réparer un tronçon de conduite éclatée, ou de changer un morceau de canalisation corrodée, pour pouvoir assurer dans la durée une alimentation régulière en eau potable dans tous les robinets oranais.
Avec une croissance démographique et urbaine en constante progression depuis ces dernières décennies, et une consommation en eau potable en constante augmentation, le vieux réseau de distribution d’eau, à Oran et sa proche région, allait fatalement connaître un seuil de saturation et ne plus longtemps supporter ici et là de nouvelles augmentations de pression imposées par la hausse de la demande, tous types de consommateurs confondus, ménages, entreprises et organismes divers. La SEOR, qui souffre également du non-paiement des factures par un très grand nombre de clients, notamment les APC avec les écoles, les crèches, les stades et les mosquées, a bien du mal à équilibrer son budget et à engager de grands projets coûteux visant à la rénovation des réseaux. Un dossier, soulignent des observateurs avisés, qui devrait être sérieusement pris en charge par la wilaya et les élus locaux de l’APW habilités à initier une demande de financement d’un grand projet global incluant toutes les opérations devant être engagées dans le cadre de la rénovation et modernisation des réseaux d’alimentation en eau potable.
Par S.Benali