Oran Aujourd'hui

Le dilemme des «squatteurs de bâtisses en ruine»

Les services de la commune d’Oran viennent d’indiquer que pas moins d’une centaine d’immeubles désaffectés situés sur le tissu urbain sont squattés par des familles revendiquant un logement. Selon un récent bilan établi par les services de l’APC, il s’agit de près de 2.000 familles qui squattent ces immeubles désaffectés dont les anciens occupants ont déjà été relogés dans le cadre du programme national de lutte contre l’habitat précaire. Et, paradoxalement, les mêmes services soulignent que la prise en charge de ces familles occupant illicitement les bâtisses inscrites à la démolition «nécessite un nouveau et important programme de logements». sachant que la wilaya d’Oran est déjà confrontée depuis toujours au problème du relogement des milliers de familles habitants des bidonvilles et des immeubles menaçant ruine. La wilaya d’Oran se trouve ainsi pénalisée par cette spirale du relogement des vagues des occupants d’immeubles désaffectés et de bidonvilles démolis mais qui renaissent de leur ruine. Selon les mêmes sources communales, ces familles squattant les bâtisses désaffectées et se déclarant «en attente d’un relogement empêchent les opérations de démolition si toutefois elles sont véritablement programmées et prêtes à être lancées. Les services municipaux affirment néanmoins qu’une centaine d’immeubles programmés à la démolition à travers les secteurs urbains n’ont pu être rasés en raison de leurs réoccupations par de nouvelles familles en quête de «relogement». Les observateurs avertis estiment que les pouvoirs publics devraient être en mesure de déterminer dans quelles conditions étaient logées ces nouvelles familles venues de tous les coins du pays pour occuper les immeubles menaçant ruine. Ou sinon d’empêcher, par la force de la Loi, toute occupation illégale des vieilles bâtisses menacées d’effondrement. Un risque évident aussi bien pour les squatteurs que pour les riverains et les passants. A ce jour, les habitants de certains quartiers frappés par le fléau du vieux bâti en ruine ne cessent d’interpeller les autorités locales pour accélérer la démolition des immeubles en ruine désaffectés. On sait que durant ces quinze dernières seulement, pas moins de 30.000 familles qui résidaient dans plus de 800 bâtisses destinées à la démolition à travers le territoire de la commune d’Oran ont bénéficié d’un relogement. Une démarche sociale, que l’on peut comprendre et applaudir en son temps, mais qui favorise aujourd’hui la spirale infernale de l’occupation des vieux immeubles et des bidonvilles pour la conquête d’un logement neuf… Jusqu’à quand ?
Par S.Benali

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