Oran

Ils n’ont pas encore révélé tous leurs secrets:
Premier ouvrage sur les grottes préhistoriques d’Oran

Massinissa Ourabah, l’un des brillants spécialistes dans le patrimoine à Oran depuis plusieurs années, compte sortir prochainement son premier livre qui sera dédié aux grottes préhistoriques d’Oran qui reflète la richesse du patrimoine archéologique d’Oran et qui reste encore méconnu en l’absence de fouilles archéologiques.

El Bahia est l’une des plus vieilles villes d’Algérie et possède un trésor archéologique inestimable, avec l’existence de 73 grottes préhistoriques à Oran. Durant l’occupation française, il y’avait un parcours spécial pour visiter ces grottes. Les grottes existent toujours, mais ce parcours n’est pas mis en valeur. Ce livre décortique l’histoire de chaque grotte, et on aura donc un document qui va éclairer cette période méconnue de l’histoire d’Oran.
Il sera également un plus pour le tourisme local », nous dira Massinissa Ourabah. Notre interlocuteur a pris tout le temps nécessaire pour élaborer et rédiger ce livre qui sera un nouveau pas dans le cadre de la promotion de cette richesse archéologique enfouie sous terre. «J’ai suivi des recherches qui ont été réalisées par des chercheurs français comme Dummel, Dumassini et Palari, j’ai découvert qu’Oran dispose d’un trésor archéologique méconnu. La plupart des grottes d’Oran sont considérées comme les plus belle d’Algérie. A nos jours il n’y a pas eu de fouilles archéologiques, ce ne sont que des sondages » précise-t-il. Ourabah Massinissa qui a travaillé durant 20 ans comme responsable de l’OGEBC a rappelé qu’El Bahia dispose d’un autre trésor qui est le system défensif qui relie les 12 forts de la ville.

Oran, une véritable citadelle fortifiée

Il est à rappeler qu’Oran est une véritable citadelle fortifiée, considérée dans le bassin méditerranéen comme la ville qui possède le plus de forts, avec plus de 20 palais fortifiés, d’autres forts plus petits ainsi que des tours d’observation. Dans le cadre des efforts de la wilaya pour classer le système défensif d’Oran comme patrimoine de l’UNESCO, la première étape a été menée avec succès en 2019, avec le classement de 05 forts de la capitale de l’ouest comme patrimoine national de la part de la commission nationale des biens culturels. Cette classification transforme ces 05 forts en des espaces protégés. Il s’agit des forts de Santa Cruz, Santiago, Rosalcazar, San Pedro et le fort St-Grégoire. Le fort Santa Cruz a été construit entre 1577 et 1604 et occupe un emplacement stratégique. Les fortifications de l’endroit ont été composées de murs épais et continus de plus de deux kilomètres et demi dans la circonférence, surmontée par de fortes tours espacées entre elles, avec un château central ou une Casbah où le gouverneur espagnol a établi sa résidence. Le fort a été construit avec du fer, du bois, du sable, du citron vert et l’eau portée en haut de la colline par l’aérage et des chemins difficiles. Il a été étendu à plusieurs reprises pour renforcer les fortifications en coupant profondément dans la colline, après des attaques ennemies répétées. Il y a une communication souterraine entre tous les forts, les galeries passant au-dessous de la ville montant et descendant les collines. Le fort de Rozalcazar est lui situé au centre ville non loin de la place du 1er Novembre. Il s’agit d’une construction de forme étoilée à trois grosses tours séparées par trois courtines. Ces tours apparentes seulement à l’extérieur, font corps avec le reste du bâtiment; leur hauteur ne dépasse pas le niveau des courtines. Au milieu se trouve une cour rectangulaire sous laquelle est creusée une vaste citerne. Au Sud de la cour d’entrée se trouve un souterrain éboulé dont on ignore la destination ; au sommet du bâtiment, un chemin de ronde intérieure permettait aux défenseurs de circuler à l’abri et hors de vue. Les murs ont deux mètres d’épaisseur , aucune inscription, aucun détail ornemental ne permettent d’identifier d’une façon certaine l’origine du donjon. Ces tours constituaient le seul ouvrage commandant Oran, sur la rive droite de l’oued-Rehhi. A l’Est il y a une quatrième tour moins haute, et se terminant au sol par un glacis pareil à une énorme excroissance. Dans l’état actuel des lieux, on ne comprend pas quel en était l’usage. Elle devait se rattacher à d’autres constructions maintenant disparues. Le fort de Santiago ou «Bab el Hamri» était un fortin militaire. Le fortin de Santiago était inconnu jusqu’en 2014 lorsque l’équipe de l’OGEBC (Office de gestion et d’exploitation des biens culturels) l’a découvert, caché sous des maisons bidonville à Bab el Hamri. Concernant le fort St-Grégoire (1589), il a été construit en forme d’étoile irrégulière avec les mêmes matériaux et sur l’emplacement d’un château au sommet duquel, au dire de l’historien Gomez, on voyait briller pendant la nuit un feu qui rappelait le phare des Grecs. Saint-Grégoire complétait ainsi avec Lamoune la défense d’Oran du côté de l’Ouest et gardait en même temps le chemin de Mers-el-Kebir, qui, à cette époque, passait à mi-côte du Murdjadjo.
Notons qu’Oran abrite la plus grande concentration de forts militaires d’Afrique. Les fortifications qui entourent Oran se répartissent en deux groupes : celles qui dominent le ravin à l’Est, dont les principales étaient les châteaux de Saint-Philippe, Saint-André et Rosalcazar, et celles de l’Ouest, bâties sur le pic de l’Aïdour, les châteaux de Santa-Cruz et de Saint-Grégoire. Tous les grands forts de la ville étaient entourés de fossés profonds, dont le bord était garni d’énormes palissades armées de fer.
Fethi Mohamed

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