Oran Aujourd'hui

«Privatisation» des espaces verts: Un nouveau débat

Un projet de mise en concession des espaces verts de la ville d’Oran a été il n’y a pas longtemps discrètement annoncé par les autorités locales, sans préciser le contenu et les modalités de cette action, très peu appréciée par l’opinion publique. Pour les militants de la sauvegarde de la nature et des espaces verts, cette mise en concession est porteuse de grands risques de détournement des espaces verts de leur vocation, à des fins commerciales, abusivement inscrites au registre des loisirs et des activités récréatives. On sait que la superficie des espaces verts de la ville a presque doublé en l’espace de quelques années, tant il vrai que les extensions urbaines, notamment vers la sortie Est d’Oran ont été plus ou moins accompagnées, à minima, par l’aménagement de parcs et de jardins de proximité. Par ailleurs, les démolitions de certaines infrastructures, comme les gares routières, ont donné lieu à l’implantation d’un espace vert, surtout pour éviter l’occupation du terrain récupéré par un bidonville ou une décharge sauvage. Ce qui est soit une action à soutenir et à applaudir. Bon nombre d’observateurs, et de commentateurs, estiment cependant que le projet de mise en concession des espaces verts ne serait en réalité qu’une forme de privatisation déguisée de ces terrains à très haute valeur urbaine et marchande. Évoquant les règlements en matière de gestion et de développement des espaces verts en milieu urbain, les opposants à la mise en concession expliquent que cette forme de «privatisation» serait contraire à l’esprit de Loi qui consacre le principe de protection et de valorisation des espaces verts en zone urbaine au seul profit des citoyens. Une exploitation commerciale des espaces verts ne peut avoir que «des conséquences néfastes portant préjudice à l’objectif environnemental et écologique». Par ailleurs, on ne peut pas nier que les très faibles moyens financiers de nos mairies, en particulier l’APC d’Oran qui souffre d’un déséquilibre budgétaire chronique, auraient bien besoin de dégager une nouvelle source de recettes conséquente. Pourquoi donc ne pas confier à un privé la charge de l’entretien et du gardiennage d’un espace vert qui serait indirectement financé par une partie des recettes d’accès au jardin pour une modique somme de 1 ou 2 dinars ? Il est vrai que dans d’autres pays à travers le monde, l’entrée dans un jardin public est gratuite. Mais faut-il pour autant plagier sans cesse les autres, sans tenir compte de nos spécificités et de nos propres contraintes ?
Par S.Benali

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