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BOUTLELIS:
Production de caroube, un grand potentiel à l’exportation

A Boutlelis, un agriculteur s’apprête à se lancer dans la plantation de l’un des tout premiers vergers de caroubiers de la wilaya d’Oran avec de grands espoirs de réussir dans ce créneau qui a un grand potentiel à l’exportation.

À 30 kilomètres d’Oran, à gauche de la route nationa le menant vers Tlemcen, une immense étendue grise: le lac Sebkha. À droite, des champs brûlés en ce mois de juillet par le soleil. Ayachi s’apprête à créer une nouvelle association «Les Amis du caroube», qui tente d’agir.
«Ici, les agriculteurs nomment “médicament” tout ce qui est pesticide, et il y a un usage irraisonné. Il faut être conscient des conséquences sur le long terme, que ce soit sur les eaux, pour les sols, ou pour la population», s’alarme Ayachi pour qui «la solution pourrait venir du caroubier, naturellement résistant aux maladies des végétaux ».

«Les Amis du caroube» veulent lancer un projet: planter une parcelle test.

«C’est un arbre très rustique, robuste et qui pousse partout. Il n’y a pas de nature de sols spécifique comme pour les oranges ou les amandiers», explique cet agriculteur. Sur cette région battue par les vents et étouffée par l’humidité, il y a un potentiel énorme. Le paysan revendique une «agriculture durable», précise-t-il.
«Là, on arrive à la parcelle qui fait sept hectares qui accueillera très prochainement les plantations de caroube», indique-t-il.
«Pas moins de 118 caroubiers peuvent être plantés par hectare, pouvant produire, après 3 ans, 8 tonnes de poudre de caroube dont la demande mondiale est en hausse d’année en année, étant classée produit naturel bio», fait savoir Ayachi.
«Le caroubier contribue à la lutte contre l’érosion des sols. Il permet aussi d’économiser une ressource naturelle très précieuse. L’arbre peut pousser même avec une seule irrigation par semaine. C’est un arbre qui répond très, très vite à la moindre quantité d’eau, en période de sécheresse», explique Ayachi. Selon cet agriculteur, «le caroubier pourrait même aider les producteurs à faire face à la canicule ».
«La sécheresse va obliger les agriculteurs à adapter leurs pratiques. Les cultures gourmandes en eau ou des cultures très sensibles sont très compliquées», souligne-t- il.
«Les graines du fruit du caroubier ont un grand potentiel pour l’exportation. L’avenir du caroubier tient en une lettre et trois chiffres. L’E.410, épaississant biologique fabriqué à partir des graines de ses fruits. L’arbre est de plus en plus prisé par les industries cosmétiques et pharmaceutiques notamment. L’E.410 n’est pas encore utilisé ici. Les fruits sont plutôt destinés à l’exportation. La demande augmente chaque année, donc il y a encore de la place à se faire», assure Ayachi.
La culture du caroubier peut répondre à deux problématiques majeures: la sécheresse et la salinité des sols. Reste à développer la filière, à la structurer. Elle en est à ses tout débuts. Le secteur des forêts vise la plantation de plus de 10 millions de caroubiers à travers l’Algérie, à l’horizon 2035, selon le directeur général des forêts (DGF), Djamel Touahria. L’Algérie est parmi les pays exportateurs de caroube et dérivés, produits qu’elle exporte vers une quarantaine de pays.
Imad. T

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