Promotions immobilières : un terrain favorable à l’escroquerie et aux arnaques…
Le procureur de la République du tribunal d’El-othmania a lancé une enquête judiciaire contre des individus se faisant passer pour des représentants de la direction régionale de l’entreprise nationale de promotion immobilière (Enpi). Ces escrocs alpaguaient leurs victimes par des offres d’acquisition de logements promotionnels et de commerces en leur délivrant des ordres de paiement et des cartes d’enregistrement fictives.
De faux documents censés leur permettre de bénéficier des projets de l’Enpi, entreprise nationale de promotion immobilière. Un appel a été lancé en début de semaine par la sûreté de la wilaya d’Oran invitant toute personne victime de cette arnaque à se rendre au commissariat ou au tribunal d’El Othmania pour déposer plainte. Commentant ce «fait divers» entre deux parties de dominos, des mauvaises langues locales ne se sont pas empêchées de critiquer et de pointer du doigt l’hallucinante naïveté de certains concitoyens qui tombent trop facilement dans le piège des arnaques à l’immobilier.
On sait qu’à travers les communes oranaises, des escrocs ont été de temps à autres arrêtés pour avoir soutirer de grosses sommes d’argent à des citoyens en échange de fermes promesses d’acquisition d’un logement neuf. Ce genre de pratiques délictueuses et immorales a été hélas forgé par la vieille réputation de l’ancien système de gouvernance gangréné par les dérives, les passe-droits et la corruption à tous les étages.
Les logements et le foncier sont depuis toujours au cœur des convoitises et des pressions sociales nourries par la démographie et les besoins croissants. Les pratiques illicites et la course au gain rapide n’allaient donc pas épargner le secteur du logement et de la promotion immobilière envahi par des opérateurs de tous profils et de tous bords. L’ancien wali d’Oran avait lui-même, lors de ses tournées sur le terrain, souvent constaté ici et là des chantiers de constructions d’immeubles ne répondant pas aux normes architecturales et urbaines requises en la matière. Bon nombre de familles oranaises dénoncent encore à ce jour ces tours de plus d’une dizaine d’étages construites au milieu d’un espace d’habitat individuel censé être protégé par le fameux «plan d’occupation des sols».
Dans certaines avenues et grandes rues de la ville, d’anciens bâtiments sont démolis et de nouveaux grands immeubles d’habitat promotionnel sont implantés, parfois sans tenir compte de la saturation et de la vétusté des réseaux ni parfois même de l’alignement prévu initialement en vue d’un élargissement futur de la route. Par ailleurs, soulignent souvent des observateurs, le trafic de drogue, de kif et de comprimés a permis à des énergumènes d’amasser de coquettes sommes d’argent sale qu’ils doivent «blanchir» d’une manière ou d’une autre.
Autant de considérations énumérées et dénoncées dans le désordre par des commentateurs outrés et choqués de constater que même une grande entreprise d’état activant dans la promotion immobilière, l’ENPI, a pu servir de terrain d’arnaque et d’escroquerie à une bande d’escrocs organisée croyant agir dans l’impunité…
Par S.Benali