Ramadhan 2025 : prévention des risques du jeûne pour les malades chroniques
L’EHU «1er Novembre 1954» d’Oran a organisé la semaine dernière une campagne de sensibilisation sous le thème : «Pour un Ramadhan sain et sécurisé». Un événement devant proposé aux citoyens des conseils médicaux et un accompagnement personnalisé durant la période de jeûne. Des tentes ont été installées devant l’entrée de l’établissement, juste en face du service des urgences médico-chirurgicales, où des médecins spécialistes étaient censés accueillir ceux qui voulaient avoir des avis et des conseils sur leur état de santé et leur aptitude à jeûner durant le mois de ramadhan annoncé. Une initiative, certes louable, menée par la direction de L’EHU, mais qui selon des observateurs, semblait plutôt trop localisée et sans grand impact en termes d’information et de sensibilisation du large public sur les comportements et les précautions à prendre durant le mois de Ramadhan, notamment pour les personnes âgées et les patients souffrant de maladies chroniques telles que le diabète et l’hypertension. Les journées organisées sur différents thèmes tels que le diabète, l’insuffisance thyroïdienne, l’épilepsie, la maladie cœliaque, l’insuffisance hépatique autres maladies «nécessitant une adaptation du traitement durant le Ramadhan», ont été riches en informations médicales, mais ne pouvaient attirer qu’un public restreint intéressé et voulant élargir ses connaissances sur ces pathologies. Des malades qui sont en principe déjà alertés par leur médecins traitant sur les risques encourus par un jeûne sans précaution, mais qui dans bien des cas, ne gardent en tête que l’absolue nécessité de jeûner sans autres considérations ou options pourtant claires et explicites dictées par le Saint Coran pour les croyants musulmans. Selon quelques commentateurs, même le slogan retenu pour cette campagne, «Pour un jeûne sain et sécurisé», semble être peu approprié car porteur de risques de lecture et d’interprétations non conformes aux valeurs religieuses installant le jeûne de ramadhan en « pratique saine, sûre et précieuse pour la santé physique et morale de l’individu et de la société». Cette manifestation voulait s’inscrire dans une démarche de prévention et de sensibilisation, «visant à réduire les risques liés au jeûne pour les personnes souffrant de pathologies spécifiques». Mais très peu de citoyens s’y sont rendus pour poser leurs questions ou leurs préoccupations et demander des conseils personnalisés afin de mieux gérer leur comportement durant le mois sacré. Ce qui explique sans doute que bon nombre d’observateurs sur les réseaux sociaux ont suggéré que cette campagne de prévention et de sensibilisation des malades chroniques aux risques liés au jeun aurait dû être menée en partenariat entre les services de santé et ceux de la direction locale des affaires religieuses, en installant, pourquoi pas une tente d’accueil et d’information devant l’entrée de chaque grande mosquée de la ville et non pas devant le seul service des urgences de l’EHU. Des mauvaises langues locales ont même souligné que cette action de sensibilisation sur les «risques du jeûne durant Ramadhan», avec des tentes d’accueil installées sur l’allée d’un hôpital, ressemble bien aux initiatives lancées de temps à autres pour lutter contre le tabagisme, la drogue, la toxicomanie, ou la violence dans les écoles…». En réalité, seule une prise en charge efficace des malades par le système de santé, en tout temps et en tout lieu, peut garantir durablement la prévention des risques liés au jeûne pour certains malades chroniques…
Par S.Benali