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Réhabilitation du quartier de Sidi El Houari :«Entre l’urgence sociale et le devoir patrimonial»

Une semaine après son installation à la tête de la wilaya, le wali d’Oran a présidé une réunion consacrée à la situation du vieux quartier historique de Sidi El Houari. Un quartier qui a connu le passage à son chevet de pas moins d’une trentaine de wali, mais qui souffre encore à ce jour des affres de la dégradation de son vieux bâti, ou de ce qui en reste. Cette réunion, comme tant d’autres avant elle, a regroupé presque tous les responsables d’organismes et d’institutions locales concernées dans le but, a-t-on indiqué encore, «d’établir un diagnostic précis et de définir les mesures urgentes à engager».
La réunion a ainsi débuté par des exposés présentés notamment par le directeur du logement et la directrice de la culture, décrivant l’état actuel des immeubles anciens du quartier fragilisés par le temps et l’abandon. Un état des lieux connu, et souvent dénoncé dans les médias locaux et les réseaux sociaux par bon nombre d’Oranais anonymes ou militants déclarés pour la sauvegarde et la protection du patrimoine de la ville.
Classé en 2015 en tant que «site urbain à sauvegarder et à protéger», le quartier de Sidi El Houari à été «pris en tenaille» entre la nécessaire démolition de bâtisses en ruine menaçant de s’effondrer et l’impératif de restaurer et de préserver le plus grand nombre d’immeubles et d’espaces-repères de son riche passé historique.
Les constats avancés font état d’un patrimoine bâti en état de dégradation avancée. De nombreux sites d’habitation, classés ou reconnus pour leur valeur historique, menacent ruine et risquent même de s’écrouler mettant en danger la sécurité des habitants.
Face à cette situation alarmante, le nouveau wali en poste ne pouvait à l’évidence qu’ordonner la mise en application immédiate des décisions visant à la fois à protéger les citoyens et à préserver le patrimoine architectural et historique de ce quartier emblématique. «Il s’agit, a-t-il souligné, d’une sociale et d’un devoir patrimonial », résumant ainsi un paradoxe qui depuis des années anime les polémiques et le débat concernant la sauvegarde du quartier. Commentant cette actualité sur les réseaux sociaux, les «mauvaises langues» locales assidues, soulignent le fait que le nouveau wali a rappelé à l’ordre les services concernés, leur demandant de conjuguer et de multiplier les efforts afin d’éviter des pertes humaines par effondrement de bâtisse et de stopper l’avancement de la fragilisation de sites historiques.
Ce qui, selon eux, prouve s’il le fallait l’échec et le renoncement affiché depuis des lustres dans cette grande mission de réhabilitation et de préservation du quartier historique.

Par S.Benali

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