Restauration du patrimoine historique : un défi très dur à gagner…
Lors de la dernière séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, la ministre de la Culture et des Arts, a présenté un exposé sur la sauvegarde, la valorisation et l’exploitation du patrimoine culturel de la wilaya d’Oran. Au cœur des préoccupations figurent notamment le vieux quartier historique de Sidi El Houari, Ksar El Bey, la Mosquée du Pacha, les abris et galeries datant de la Seconde guerre mondiale et le projet de Musée de l’Emir Abdelkader. Concernant la restauration des sites historiques de la wilaya, la ministre a rappelé que le quartier de Sidi El Houari (Casbah d’Oran) a été institué en 2015 en secteur sauvegardé et «qu’un plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur» a été lancé pour remédier en urgence à l’état des lieux déplorable que connait ce quartier depuis de nombreuses années. Selon la responsable du secteur de la Culture, ce plan de sauvegarde «est entré dans sa deuxième phase d’étude». Elle a souligné que les mesures retenues dans cette étude visaient à «élaborer le règlement fixant les opérations devant être engagées au niveau de la vielle ville de Sidi El Houari et de tous les sites relevant de son territoire»; y compris les tunnels qui auraient été réhabilités par les services de la wilaya et rattachés à l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC) en vue d’une exploitation et une ouverture au public. La ministre a réitéré devant les députés les annonces faites il y a quelques temps concernant le Palais du Bey qui a bénéficié d’une étude pour sa restauration ainsi que de travaux urgents pour un montant initial de 162 millions de DA. Des travaux qui seraient toujours nous dit-on «en cours de lancement». Selon la ministre, la Mosquée du Pacha, a également bénéficié d’une étude pour sa restauration, pour une enveloppe financière de 10 millions de DA. Une étude est également en cours de lancement et dont la durée annoncée était de 4 mois. Concernant le futur Musée de l’Emir Abdelkader devant être implanté au sommet du mont Murdjadjou, la ministre a indiqué que les travaux d’études vont durer 4 mois et que «le cahier des charges sera finalisé au courant de la semaine prochaine», soit à partir du 2 novembre, et sera déposé à la commission sectorielle des marchés. Et selon la ministre, «le site historique des abris de la Seconde Guerre mondiale a été ouvert au public après un raccordement à l’électricité et la sécurisation de son entrée par les services de la wilaya,». Évoquant ces informations sur les réseaux sociaux, bon nombre de commentateurs oranais disent espérer voir ces échéances respectées. En particulier pour les opérations de restauration et de réhabilitation des sites du vieux quartier de Sidi El Houari, déclaré par décret «secteur sauvegardé» depuis prés de dix ans, mais qui n’a pas pour autant été sérieusement pris en charge par les anciens décideurs en charge de la préservation du patrimoine historique et architectural. Bien d’autres commentaires ne se privent pas de dénoncer les retards, les déficits et les renoncements constatés au niveau de plusieurs actions programmées il y a des années. A l’image du vieil hôpital Baudens à Sidi El Houari qui, selon un ancien wali, devait devenir le siège d’un observatoire régional de l’Environnement. Ou du bel édifice de la mairie au deux lions toujours fermé en raison de son état intérieur d’effritement et de délabrement avancé…
Par S.Benali