Revenir à une consommation rationnelle
A quelques semaines du mois de ramadhan, les prix des fruits et légumes connaissent déjà une augmentation conséquente. Les citoyens peinent à remplir leur panier et doivent débourser deux ou trois fois plus pour faire leurs emplettes. La pomme de terre trône sur tous les autres légumes et se négocie dans les grandes villes à 140 et même 150 dinars le kilogramme. Il en est de même pour la tomate et d’autres produits encore.
Donner des explications à cet état de fait est difficile, car plusieurs paramètres entrent en considération. De la spéculation, à la faiblesse de la production, au manque de régulation, à la surveillance du marché, trop de paramètres sont à prendre en compte. Mais la finalité est toujours la même. La cherté est bien là et fait mal au budget des Algériens.
A cela, il faut ajouter la rareté, pour ne pas dire, la pénurie qui touche certains produits, en premier desquels on peut citer l’huile de table. Un produit dont la commercialisation connaît des perturbations depuis des mois déjà. De manière cyclique sa disparition des étals revient agacer encore plus les ménages. Pourtant les pouvoirs publics multiplient les rencontres et les procédures pour stabiliser cette situation, mais rien n’a pu être définitivement réglé, au vu du constat fait sur le terrain et ces longues chaînes devant les superettes et autres commerces qui font le décor de nos villes à chaque arrivage d’huile ici ou là.
A trois semaines du ramadhan, mois connu pour son total dérèglement dans la consommation, il y a lieu de se poser des questions sur ce que sera le marché algérien. Peut être pas pendant le mois sacré, mais la semaine qui le précède où les Algériens donnent l’impression d’avoir besoin de tout, et se ruent par dizaines sur les grandes surfaces. Un comportement qui complique encore plus une situation déjà pas vraiment stable aujourd’hui.
Il reste que si pendant ces deux prochaines semaines, les choses reviennent à la normale et que les pouvoirs publics arrivent à approvisionner le marché de manière régulière et en quantité, il ne fait aucun doute que cela aura un impact psychologique certain sur les citoyens qui de facto changeront leur comportement et reviendront à une consommation plus rationnelle, ce qui permettra au marché de retrouver sa stabilité et évitera un ramadhan de courses désordonnées et inutiles pour avoir plus que ce qu’a besoin chacun de nous pour passer ce mois sacré. Les prochains jours ne manqueront sûrement pas de nous édifier sur ce sujet.
Par Abdelmadjid Blidi