Oran Aujourd'hui

«Santa Cruz protectrice de la ville d’Oran ?»

Dans le cadre de la promotion du tourisme et de la valorisation des sites archéologiques, on apprend que l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels d’Oran a créé une application sur téléphone mobile permettant d’offrir un narratif en audio des sites visités tout au long du circuit touristique proposé. Un service qui permet à un internaute en balade à Oran d’écouter des contenus, en arabe, français et anglais, traitant de l’histoire et du parcours des différents sites et monuments. Une expérience, nous dit-on, qui aurait notamment permis de numériser le «Palais du Bey» et «Rosa Alcazar». Pourquoi pas, pourrait-on dire; et même applaudir à cette initiative s’il n’y avait pas hélas toutes ces contraintes et paradoxes qui pèsent encore lourdement sur la préservation et la mise en valeur du patrimoine de la ville d’Oran. Il est certes facile de monter un document en audio permettant de décrire et de raconter l’histoire de Sidi El Houari, de la Mosquée du Pacha ou d’autres sites et monuments bien moins connus à Oran. Mais il se trouve que bon nombre de ces endroits à visiter restent à ce jour soit carrément fermés, soit en instance de restauration à travers des projets annoncés depuis des années. A l’image de la Mosquée du Pacha au quartier historique de Sidi El Houari qui souffre lui aussi depuis longtemps des multiples défaillances et improvisations en matière d’aménagement et de restructuration. Déclaré par décret datant de quelques années «périmètre urbain à protéger», le quartier n’a toujours pas profité de ce statut permettant de dégager des fonds pour le réhabiliter et l’intégrer en site historique pittoresque et attractif devant être visité. Car aujourd’hui, comme le soulignent les mauvaises langues locales, «il faut une bonne dose de témérité pour aller se promener du côté de l’ancienne église St Louis ou de l’Hôpital Baudens» où l’environnement délabré accentue l’ambiance de peur et d’anxiété. Il faut bien admettre aujourd’hui que seule la chapelle de Santa-Cruz a été restaurée et rénovée grâce aux efforts exemplaires de l’ancien évêque d’Oran. Et la balade au sommet du mont Murdjadjo reste la seule étape incontournable dans les circuits touristiques proposés. A telle enseigne que certaines plateformes internet officielles, comme celle des Jeux méditerranéens – oran2022.dz – , qualifient la Chapele de Santa Cruz de «Protectrice de la ville d’Oran». Sidi El Houari, le Saint patron de la ville pourrait se remuer dans sa tombe, lui qui n’est même pas cité dans ce site officiel présentant la ville d’Oran…
Par S.Benali

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