Oran Aujourd'hui

Bidonvilles : le créneau privilégié pour l’accès à un logement…

Les 141 familles occupant le vieil hôtel délabré et insalubre dit «Haouch Lesnami» situé à Sidi Maarouf dans la commune de Sidi Chahmi ont été relogées lundi dernier au nouveau pôle d’habitat social à Oued Tlélat. Une opération de relogement qui s’est déroulée dans une ambiance de joie et de soulagement pour ces familles qui squattaient depuis longtemps ce vieil hôtel construit illicitement en 1998 puis retiré à son propriétaire pour des raisons encore obscures.

Ces familles occupant « Haouch Lesnami» habitaient dans d’horribles conditions de vie, dans des chambrées d’une dizaine de m², avec des toilettes collectives et des problèmes d’hygiène et de sécurité des plus alarmants en raison du réseau d’assainissement détérioré, des risques d’accidents majeurs liés aux multiples branchements sauvages au réseau d’électricité et à la prolifération des rats et des animaux errants.

Il faut évidemment applaudir et se réjouir du soulagement des familles relogées qui ont vu la fin de leur calvaire. Mais des observateurs avisés s’interrogent encore sur les raisons et les motivations de ceux qui, de près ou de loin, ont laissé pourrir cette situation jusqu’à permettre la location de ces chambres exiguës et insalubres à des familles en quête de logement.

Des familles, dont les plus anciennes ne pouvaient être là qu’à la date d’achèvement de la construction, en 2019 ou 2020, après l’expropriation réelle ou supposée de l’ancien propriétaire au profit de la wilaya. Depuis, une association des habitants de Haouch Lasnami n’a cessé de lutter pour le droit à un logement décent en faveur des familles occupant le site.

La politique d’éradication de l’habitat précaire, menée au pas de charge ces dernières années, a permis de lancer plusieurs séries d’opérations de relogement des familles occupant des bidonvilles ou des sites précaires insalubres. Ce fut le cas très récemment de «Haouch Lasnami» et du bidonville «S’bika» dans la commune d’Es-Sénia.

Selon la wali d’Oran, au cours de ces deux dernières années, pas moins de 25.000 familles ont été relogées, dont près de 2.400 familles occupants le quartier des bidonvilles de Ras El Aïn, inscrit depuis longtemps dans un vaste projet de restructuration urbaine. Et on annonce qu’une autre opération aura lieu cet été pour éradiquer définitivement tous les bidonvilles de Ras El Aïn et entamer des actions d’aménagement et d’embellissement urbain.

Inchallah, lancent des mauvaises langues locales peu convaincues par l’efficacité des multiples actions de relogement des occupants de bidonvilles qui souvent renaissent de leur ruine après démolition et accueillent une nouvelle vague d’occupants. Le bidonville dit «Sbika», qui signifie « le rail de chemin de fer », devenu ensuite «Trig la gare», la route de la gare, est ce bidonville vieux de plus de trente ans érigé près de la gare ferroviaire d’Es-sénia et qui connaît lui aussi la même trajectoire des bidonvilles anciens, tels que « Douar Cheklaoua », « Douar el flalis », « Douar el virage », « Douar Tiartia » et bien d’autres sites d’habitat précaire que l’on tente d’éradiquer depuis plus de quarante ans.

On se souvient pourtant que d’anciens décideurs avaient annoncé que seuls les occupants recensés dans un bidonville avant la fin de l’année 2007 seraient désormais concernés par un relogement. Une instruction qui était loin de décourager ceux qui veulent fuir le chômage et l’exclusion quitte à aller habiter une baraque non loin de la grande ville d’Oran…

Par S.Benali

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