Sauvegarde de Sidi El Houari: tâtonnements et incertitudes
Il y a quelques jours, lors d’une session ordinaire de l’APC , le maire d’Oran a indiqué que le CTC allait établir un rapport détaillé sur la situation du vieux bâti, notamment dans les anciens quartiers tels que Sidi El Houari et Haï Derb.
Il s’agit a-t-il précisé de recenser les immeubles devant être démolis et ceux devant être réhabilités.
Selon le responsable communal, un rapport d’expertise sera élaboré avant toute opération de démolition, «tenant compte de la situation des immeubles mitoyens afin d’éviter tout risque d’accidents».
De leur coté, les services de la wilaya ont indiqué que l’étude relative au projet de sauvegarde du quartier de Sidi El Houari, a été examinée lors d’une réunion qui a regroupé l’ensemble des services concernés, dont l’APC, le bureau d’études et les différents directeurs locaux concernés.
L’intérêt accordé par les responsables locaux à la sauvegarde du quartier historique de Sidi El Houari a été ainsi une nouvelle fois mis en exergue à travers l’étude de ce projet annoncé depuis déjà plusieurs années.
Les Oranais, parmi les plus âgés, savent que presque tous les nombreux walis de passage à Oran depuis ces trente dernières années ont tous évoqué, parfois insisté sur la nécessité de sauvegarder et de réhabiliter les quartiers de Sidi El Houari et de Haï Derb.
Certains avaient même suggéré la démolition totale de toutes les vieilles bâtisses afin de restructurer la zone et de l’intégrer dans le tissu urbain dans une approche de «renouveau et de modernité».
D’autres ont plaidé pour la sauvegarde des vieux immeubles pouvant être consolidés et restaurés.
Une approche plutôt motivée par les polémiques et les pressions suscitées par les revendications de quelques militants de sphères associatives activant dans la lutte pour la préservation du patrimoine urbain.
Aujourd’hui encore, les pouvoirs publics insistent pour l’implication de la société civile, à travers le mouvement associatif, dans ce débat sur l’avenir du vieux bâti fragilisé qui se poursuit et s’éternise.
Faut-il rappeler que le quartier de Sidi El Houari a fait l’objet en 1971, il y a plus de cinquante ans, d’une première étude de sauvegarde et de réhabilitation qui n’a jamais été concrétisée et menée avec rigueur et efficacité ? A l’époque, plusieurs bâtisses en ruine ont été rasées et leurs occupants relogés, notamment dans la fameuse cité de préfabriqués dite «Batimat Etalian» démolie récemment.
Aujourd’hui, bon nombre d’Oranais ont le sentiment que leur vieux quartier historique ne cesse d’être l’otage des tâtonnements et des incertitudes qui pèsent depuis toujours sur la politique de sauvegarde et de restauration du patrimoine historique et architectural de la ville d’Oran.
Jusqu’à quand ?
Par S.Benali