Oran Aujourd'hui

Sebkha d’Oran: vers la sortie du tunnel des turpitudes et des illusions ?

Il est vrai aujourd’hui que personne ne peut nier les efforts engagés et les réalisations enregistrées grâce à la volonté et au sincère engagement de certains responsables, cadres et travailleurs résolument inscrits au front pour le développement et le progrès de la Capitale oranaise.

Mais tous les grands projets réalisés en matière de logements, de réseau routier, d’infrastructures sanitaires, sociales, sportives et hôtelières et de bien d’autres opérations d’aménagement urbain sont encore loin de suffire à inscrire la ville d’Oran dans un rôle et un statut de métropole régionale digne de ses légitimes ambitions.

Aujourd’hui encore, des décennies après avoir été évoqués une première fois, de grands projets restent en attente de lancement ou d’achèvement à l’image des galeries périphériques d’assainissement des eaux usées, de la troisième rocade, de la corniche routière est entre Béthioua et Oran ou même de la pénétrante au port d’Oran qui devait être initialement livrée il y a déjà plus de cinq ans.

Sans parler de plusieurs autres opérations d’aménagement urbain telles que la restructuration des vieux quartiers de Sidi El Houari et des Planteurs-Ras El Ain, ainsi que de la réhabilitation de certains sites et édifices comme le marché et la rue de la Bastille, le siège de la grande mairie d’Oran et d’autres monuments inscrits au patrimoine de la ville d’Oran.

En ce début de semaine on a appris par le wali d’Oran, cité par la presse locale, que l’étude d’un projet d’aménagement du lac Daya Morsli, plus connu sous le nom de la sebkha d’Oran sera bientôt finalisée.

Le wali d’Oran a rappelé l’importance de ce projet portant sur la réalisation sur le site aménagé d’un «village scientifique».

«Le dossier d’inscription au financement serait finalisé et le projet de réalisation sera entamé l’année prochaine,» a indiqué le wali.

«Un projet ambitieux qui changera le visage de la ville», a encore ajouté le premier responsable local, héritier des retards, des failles et des insuffisances cumulées dans la gestion des grands dossiers urbains de la wilaya d’Oran.

Bon nombre de citoyens, notamment parmi les Oranais les plus âgés, affichent souvent sur les réseaux sociaux leur désappointement et parfois leur colère face au laxisme et à l’abandon par les anciens décideurs de cette zone humide du «Petit Lac» qui, en principe, aurait dû bénéficier depuis longtemps de premiers travaux conséquents de dépollution, d’éradication des rejets des eaux usées, et de réalisation de premières opérations élémentaires de préservation et d’embellissement.

Malgré la réalisation de la station d’épuration d’El Kerma, achevée depuis longtemps, rien de significatif et d’efficace n’a été entrepris pour collecter et canaliser les rejets polluants vers la station.

Pour les mauvaises langues locales, la construction de quatre bâtiments devant abriter un pôle de recherche scientifique sous l’égide de l’université d’Oran n’est pas en soi un défi majeur attendu par l’ensemble de la population.

Contrairement à la nécessité de dépolluer le site et d’intégrer enfin la Sebkha d’Oran dans la trame de fonctionnement urbain et social de la ville et de ses habitants.

Il fut un temps où les autorités locales de l’époque évoquaient une étude, présentée par un architecte paysagiste libanais, laissant entendre abusivement qu’avec ce projet, le sebkha d’Oran «ressemblera bientôt au lac Léman…». Depuis, l’eau a coulé sous les ponts, et la Sebkha attend toujours la sortie du tunnel des turpitudes et des illusions…

Par S.Benali

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