Oran Aujourd'hui

Des bilans et des rapports… éloignés de la réalité du terrain

Installé à Oran le 29 Août 2021, il y a près de trois ans, le wali Sayoud Said s’apprête nous dit-on a présenter lors de la prochaine Session ordinaire de l’Assemblée populaire de la wilaya (APW), le bilan d’activité pour la période 2021-2024.

Pour les observateurs avisés, cette annonce vise à imprégner un caractère solennel particulier aux prochains débats des élus de l’APW qui aborderont plusieurs thèmes, dont ceux de l’investissement, du tourisme, de la saison estivale, du transport ou encore de l’agriculture.

On sait qu’à la fin de chaque année, le wali en poste présente aux élus le bilan d’activité des services de la wilaya pour l’exercice écoulé. Un bilan toujours approuvé à mains levées par les membres de l’assemblée qui se contentent, au mieux, d’évoquer quelques failles et légères insuffisances relevées dans la prise en charge de certains secteurs d’activité.

Selon des observateurs avertis, cette session de l’APW sera elle aussi, comme toujours, présentée comme étant une session «riche» en annonces et marquée par les éloges aux «efforts» fournis pour le succès des opérations et des projets programmés.

Mais il se trouve que pour bon nombre d’Oranais qui regardent de plus près l’évolution des programmes de développement local, rien de sensationnel ou d’important n’est à signaler durant cette période, mis à part l’achèvement et la finalisation attendue de bon nombre d’opérations et de projets annoncés, inscrits et lancés parfois depuis plus d’une décennie.

Des projets pénalisés on le sait par la cruelle fatalité des retards et des tâtonnements qui frappe la cité oranaise depuis de longues années. Pour illustrer le propos on pourrait citer les travaux de réalisation du complexe sportif et du stade olympique de Belkaïd, la mosquée Abdelahamid Ben Badis, ou la nouvelle pénétrante autoroutière au port d’Oran qui tarde elle aussi a être livrée.

Les mauvaises langues locales ne s’empêchent pas non plus de pointer du doigt les «couacs» et les tergiversations qui avaient marqué les derniers préparatifs des jeux méditerranéens initialement prévus à Oran en 2021, mais fort heureusement reportés à 2022 en raison du Covid.

Une aubaine pour les nouveaux gestionnaires locaux venus remplacer d’anciennes équipes jugées défaillantes à tort ou à raison.

Rappelant les propos d’un ancien wali qui annonçait en 2012, il y a plus de dix ans, que la crise du logement sera totalement résolue à Oran dès l’année 2020, des observateurs notent, avec un pessimisme déclaré, que l’équation « bidonvilles=relogement » ne cesse de gonfler les déficits, de renforcer la culture de l’assistanat et de nourrir un certain recul de l’autorité de l’Etat.

Autant de paramètres qui devraient être pris en compte dans les bilans et les rapports officiels truffés de chiffres et de statistiques de réalisation qui ne reflètent pas toujours la réalité du terrain. Notamment en matière de gestion urbaine, de restauration, de consolidation, ou de démolition, des immeubles du vieux bâti.

Mardi dernier, six écoliers ont été blessés, dont l’un est dans un état critique, suite à l’effondrement du plafond d’une classe primaire dans une école de la commune de Boutlelis.

Ainsi va Oran.

Par S.Benali.

 

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