Oran Aujourd'hui

Sommet du Mont Murdjajo: le règne des désillusions

Il y a quelques jours, le wali d’Oran avait annoncé la résiliation du contrat signé avec l’entreprise qui avait été retenue pour la réalisation du projet d’aménagement d’espaces verts, de promenades, de détente  et de loisirs sur les hauteurs du Murdjadjo. La direction locale de la jeunesse et des sports, représentant le maître d’œuvre, a été chargée d’entamer les procédures administratives et juridiques,  pour révoquer l’entreprise bénéficiaire de ce marché. Il est vrai qu’en  visitant dernièrement ce chantier, le wali d’Oran n’a pas caché son mécontentement en constatant plusieurs lacunes et insuffisances dans la réalisation de ce projet qui a pourtant mobilisé une enveloppe financière conséquente. Mais les tâtonnements et l’amateurisme découverts au niveau du chantier et la piètre qualité des premiers travaux engagés  ne pouvaient que provoquer la colère et la désapprobation du wali  qui a aussitôt décidé de mettre en place une commission devant enquêter sur les raisons de cette défaillance caractérisée.
Certes, n’importe quel artisan-maçon ne peut impunément s’autoproclamer paysagiste spécialisé dans l’aménagement des espaces verts et récréatifs protégés. Même s’il ne s’agit pas de créer un grand parc de loisirs en milieu forestier ou d’aménager un grand espace naturel en zone d’accueil pour le tourisme de proximité, les travaux demandés dans le cahier de charges de ce projet exigent un minimum de savoir faire, de moyens et de compétences permettant d’assurer la réussite du projet, loin des improvisations et de la médiocrité. Commentant sur les réseaux sociaux cette décision du wali de révoquer l’entrepreneur en charge des travaux, bon nombre d’Oranais ont affiché encore une fois leur doute et leur scepticisme face aux échecs et aux balbutiements récurrents qui touchent, depuis des lustres, les initiatives d’aménagement des hauteurs du mont Murdjadjo, image-symbole incontournable de la capitale oranaise.
Certains rappellent avec une pointe d’ironie que dans les années 70, les décideurs centraux de l’époque avaient annoncé avec aplomb le lancement d’un projet de création d’un grand espace naturel de loisirs avec un parc animalier. Un projet qui n’a jamais vu le jour à Oran mais qui a été par contre un peu plus tard  bien lancé et réalisé à Alger. Une Entreprise nationale d’aménagement des réserves naturelles et des parcs de loisirs, ENARP, a été créée dans la capitale pour répondre aux demandes de wilaya telles que Constantine, Annaba et Tipaza, qui comptent à leur actifs des forêts récréatives, des parcs et des jardins urbains dignes de ce nom. Le plateau du Murdjajo à Oran est resté boudé et marginalisé des décennies durant, malgré la réalisation d’un téléphérique qui a connu lui aussi un triste et cahoteux parcours. La réalisation d’une modeste petite mosquée à côté du mausolée de Sidi Abdelkader «moul el meida» ne pouvait être à la hauteur des grandes ambitions affichées à l’époque  en matière d’hôtellerie et de tourisme de proximité. Ainsi va Oran.

Par S.Benali

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