Région

Tlemcen : les marchés de Yennayer font la promotion des produits de l’artisanat

Les marchés de «Yennayer» organisés dans la wilaya de Tlemcen, à l’occasion de la célébration du nouvel an amazigh 2974, constituent des espaces de commercialisation de produits traditionnels et de valorisation de la créativité des artisans.

Ces marchés, organisés dans les communes de Beni S’nous, Honaine et Maghnia, enregistrent la présentation de divers produits et plats traditionnels associés à la célébration de «Yennayer», tels que les fruits secs, les figues séchées, les dattes et leurs dérivés, divers types de miel, de l’huile d’olive, des fromages et des épices, en plus de produits artisanaux et des bijoux traditionnels en argent.
Ils proposent également des produits utilisés dans la préparation du repas spécial pour la célébration de Yennayer, le «Cherchem», composé d’un mélange de blé, de fèves et de pois chiches, en plus de plats traditionnels tels que le Thrid (rogag), Msemen, Meloui, Baghrir, Mbesses et «Labradj», ainsi que d’autres plats préparées par les familles tlémceniennes pour célébrer cette fête ancestrale.
Madani Belkheir, l’un des artisans participant au marché de Beni S’nous, spécialisé dans les bijoux et vêtements traditionnels amazighs, a estimé que ces espaces constituent une opportunité unique pour commercialiser et présenter leurs produits, attirer le plus grand nombre de clients et enregistrer les commandes de vêtements et de bijoux, notamment pour les enfants et des citoyens de la communauté résidant à l’étranger.
Pour sa part, Zahra Bennaceur, qui participe à la même exposition avec des fruits secs et des plats traditionnels, estime que ces produits prennent du temps aux femmes rurales pour les préparer d’une manière naturelle, avec les méthodes utilisées auparavant par les ancêtres, notant que «leurs prix sont à la portée du citoyen et c’est une opportunité pour les artisans de se rencontrer, de commercialiser leurs produits et de communiquer directement avec les citoyens, satisfaire leurs goûts et obtenir des commandes».
Interrogés, des citoyens ont convenu que ce marché leur rappelle le passé et l’enfance et ce qu’ils faisaient avec leurs parents et grands-parents pour l’acquisition des produits de Yennayer, notamment la récolte de blé, des fèves et des pois chiches dans les champs et les stocker, les préparer pour divers plats traditionnels populaires à la maison, en plus de la récolte des fruits, le séchage qui dure des mois, avant l’arrivée de cette fête, leur rappelant la simplicité de la célébration du Nouvel An amazigh.
La cheffe du département d’animation économique à la Chambre de l’Artisanat et des métiers de Tlemcen, Chemidi Salima, a souligné que ces marchés et expositions ont été lancés par la Chambre, depuis novembre dernier, et s’étalent sur deux mois à la place «Emir Abdelkader» au centre ville de Tlemcen, et connaissent une expansion à travers les communes de Beni S’nous, Honaine et Maghnia, avec la participation de plus de 20 artisans, dont deux artisans originaires des wilayas d’Alger et de Tizi Ouzou.
Pour sa part, la Direction de la Culture et des Arts de Tlemcen organise des expositions de divers produits de l’artisanat, durant une semaine au Palais de la Culture Abdelkrim Dali, avec la participation de plusieurs établissements culturels et les Directions du Tourisme et de l’artisanat, de la Jeunesse et des Sports pour célébrer l’avènement de Yennayer, a souligné le Directeur de wilaya du secteur, Amine Boudefla.
Les marchés de la ville de Tlemcen connaissent également une grande activité, durant ces journées, où les citoyens font leurs emplettes pour célébrer «Yennayer».
Les familles de Tlemcen ne manquent pas non plus cette occasion pour préparer des plats traditionnels, en premier lieu le Thrid (rogag), décorer les tables avec des «tbika» à base d’alfa parsemées de fruits secs et placer un nouveau-né au milieu, en plus de cuire du «pain brioche sucré» avec un oeuf au milieu.
La région de Beni S’nous, dont la population préserve les coutumes et traditions de Yennayer, et pour exprimer leur joie et leur optimisme face à l’abondance des produits agricoles, organisent le «Carnaval d’Ayred», qui remonte à 1250 ans avant JC.
Le carnaval porte plusieurs noms et rituels festifs.
Les habitants de la région de Tafesra l’appellent «Chakh» ceux de Béni Bahdal le nomment «l’âne du Karmous» et à El -Khémis «Le Grand Ayred», a souligné le professeur Abdelkrim Benaissa du département des Arts de l’Université «Aboui Bekr Belkaid « de Tlemcen.
Les personnages et les masques utilisés diffèrent également dans cette célébration, qui est un spectacle semi-théâtral qui se déroule dans les allées et ruelles de Beni S’nous et 12 autres régions, appelé «Ayradiya Droubs», en plus d’autres rituels qui ont lieu à l’intérieur des maisons appelés «Ayradiya Tadart».
Ces maisons sont conçues dans une forme géométrique qui permet à ceux qui portent des masques d’entrer dans les cours, y racontent des histoires, des récits et des blagues sur cet événement aux personnes présentes, a-t-on expliqué.

Related Articles

Back to top button