Oran Aujourd'hui

Trafic de drogue et de stupéfiants : la course à l’argent sale et aux fortunes illicites

La Brigade économique et financière ( BEF) de la sûreté de wilaya d’Oran a réussi la semaine dernière à démanteler un réseau de blanchiment d’argent provenant du trafic de drogue. Selon la cellule de communication de la sûreté de wilaya d’Oran, ce réseau activait dans le blanchiment d’argent à travers l’acquisition de véhicules de luxe et l’achat et la construction de biens immobiliers.
Des transactions qui permettaient de dissimuler l’origine frauduleuse des fonds et de les réinjecter ensuite dans le marché légal des transactions commerciales.
Des véhicules de luxe, des biens immobiliers et des bijoux correspondant à une valeur globale estimée à près de 30 milliards de centimes, ont été répertoriés par les enquêteurs. Et une somme d’argent d’un montant de 5 milliards de centimes a été saisie.
Les investigations menées par les policiers de la sûreté de wilaya d’Oran, sous la supervision du procureur de la République, ont abouti à l’identification et à l’arrestation de deux principaux acteurs mis en cause et inculpés pour appartenance à un réseau criminel de trafic de drogue, blanchiment d’argent, atteinte à la sécurité et à l’économie nationale.
Cette opération menée dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée illustre bien les efforts, la vigilance et l’engagement des services de police dans la lutte sans merci contre ce fléau du trafic de drogue et du blanchiment d’argent. On sait que l’odeur de l’argent sale et de l’enrichissement illicite n’a pas cessé de se répandre sous le ciel de la capitale oranaise. Bon nombre d’observateurs soulignent que la capitale de l’ouest a, bien malgré elle, «gagné» la réputation d’être une plateforme de prédilection pour une faune d’énergumènes mafieux et affairistes prédateurs venus de tous les horizons. Une ville et une société locale bien pénalisées par les trafics, les dérives, les tricheries et les magouilles en tout genre concernant également les pratiques commerciales illégales, le non- respect des règles d’urbanisme et de construction ou l’occupation des espaces publics.
Le trafic de stupéfiants, notamment le kif traité venant du Maroc, n’a pas cessé de gagner du terrain, malgré les moyens de lutte et les efforts indéniables des services de police, des douanes et de gendarmerie.
Chaque année, de très grandes quantités de drogue sont saisies, augmentant le nombre d’affaires traitées par les tribunaux. Et tandis que de jeunes dealers, parfois amateurs, sont arrêtés chaque semaine à travers des zones urbaines, des «gros bonnets» et autres «barons» du trafic surfant sur une stratégie de «partage des gains» sans grand «partage des risques», sont tapis derrière leur fortune illicite, ils n’ont pour principale préoccupation que de blanchir l’argent sale amassé.
Bon nombre d’Oranais anonymes se demandent d’ailleurs souvent «Comment certains énergumènes, dont la situation familiale et le très modeste parcours scolaire et professionnel est connu localement, arrivent à s’acheter des villas, des magasins, des voitures et des montres de luxe, comme s’ ils venaient de gagner au loto».
Des vieux retraités, assis sur des cartons pour partager une partie de dominos dans certaines cités d’habitat, regardent de temps à autres passer de monstrueux véhicules 4X4 de luxe conduits par un jeune homme venu rendre visite à ses anciens camarades du quartier. «Il a dû hériter d’un oncle fortuné…» lance ironiquement l’un des retraités qui connaît bien le père de ce jeune homme, un employé communal qui avait bien du mal à boucler les fins de mois. Le trafic de drogue et de stupéfiants n’a pas céssé d’attiser la course folle à l’argent sale et aux fortunes illicites.

Par S.Benali

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page