Oran Aujourd'hui

Réhabilitation du quartier de Sidi El Houari : un vieux rêve oranais!

Le dossier de la réhabilitation du quartier Sidi El Houari est revenu la semaine dernière à l’ordre du jour d’une réunion de l’exécutif de wilaya, avec en prime l’examen d’un projet de réaménagement d’une partie de la place Kléber.
Selon le communiqué de la wilaya publié sur le site officiel de l’institution, la Direction locale de l’Urbanisme et de la Construction aurait proposé des initiatives d’aménagement ayant nourri «des discussions approfondies et des décisions cruciales».
Le wali d’Oran a souligné une nouvelle fois l’impérieuse nécessité de démolir plusieurs immeubles du quartier de Sidi El Houari, classés en «catégorie rouge» et donc jugés dangereux pour les habitants, riverains et passants en cas d’effondrement.
Une décision qui se justifie amplement par la nécessaire prévention des risques potentiels pour les citoyens.
Seules certaines constructions ayant un cachet historique et culturel reconnu seront préservées et réhabilitées.
On sait que ce débat sur l’équilibre à trouver entre la préservation du patrimoine historique et la modernisation du cadre urbain a fait couler beaucoup d’encre et parfois suscité des polémiques et des critiques abusives sur la démarche engagée par les autorités locales.
Des critiques formulées par certaines sphères associatives voulant prévenir le risque, réel ou supposé, de la montée de la spéculation foncière et de la perte d’identité du quartier historique de la ville d’Oran.
Contrairement à la Casbah d’Alger où un organisme spécialisé a été créé pour la rénovation et l’aménagement de ce site urbain à haute valeur historique et touristique, le quartier de Sidi El Houari a été marginalisé et oublié par les anciens décideurs qui annonçaient pourtant bien souvent de grands projets de réhabilitation réduits à chaque fois à la seule démolition de vieux immeubles après relogement des habitants.
Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent notamment de ce fameux plan de restructuration urbaine du vieux quartier annoncé dans les années 70 et qui allait au final aboutir à créer des enclaves hideuses et des décharges sur les terrains récupérés après démolition des immeubles menaçants ruine.
Le relogement des habitants dans les fameux préfabriqués dits «Batimat Etalian», récemment rasés, allait confirmer avec le temps la vieille politique de l’ancien régime ancrée sur les improvisations hasardeuses et la marginalisation scandaleuse de la métropole oranaise.
Aujourd’hui les données ont fort heureusement bien changé, mais pour le quartier de Sidi El Houari et ses nombreux sites et monuments classés, le risque d’effritement et de dégradation avancée reste encore présent, à l’image du Palais du Bey, de la Mosquée du Pacha et des ruelles cernant le mausolée du saint patron de la ville.
Comment ne pas croire à cette vieille légende évoquant la malédiction lancée contre la Cité et ses anciens habitants qui se seraient éloignés, disent certains, de la morale ancestrale et des valeurs sociales élémentaires ?
Par S.Benali

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