Oran Aujourd'hui

Transport urbain : la nécessaire réforme structurelle d’un secteur pénalisé

La semaine dernière, la police a procédé à l’interpellation de deux conducteurs de bus de transport urbain, auteurs d’une violente altercation sur la voie publique ayant grandement perturbé la circulation.
Une bagarre en plein milieu du trafic routier, filmée, diffusée et commentée sur les réseaux sociaux. Peut être bien plus que la perturbation de la circulation, ce qui a choqué et indigné les passants et les usagers est le comportement arrogant et méprisant affiché par ces deux énergumènes envers le respect de l’ordre public et des règles de sécurité et de bon fonctionnement du service public de transport urbain. Les vidéos, largement commentées, ont entraîné la réaction rapide des services de police qui ont aussitôt localisé et interpellé les deux conducteurs mis en cause. Il semble évident que des mesures légales de sanctions soient prises par les services de police qui font preuve de détermination à faire respecter la loi et à verbaliser des comportements irresponsables qui non seulement mettent en danger la sécurité des usagers mais portent aussi atteinte à l’image de marque de la ville d’Oran.
Les services de police d’Oran ont réitéré leur appel à plus de vigilance et d’implication des citoyens, à travers les différents canaux disponibles, le numéro vert 15-48, la ligne d’urgence 17, et l’application mobile «Allô Chorta», permettant de signaler ce genre d’agissements et de comportements constituant de graves infractions à l’ordre public. Mais pour bon nombre d’observateurs avisés, ces pratiques et comportements de certains chauffeurs et receveurs de bus de transport urbain sont à inscrire dans un plus vaste débat sur la régression et la clochardisation d’un secteur public pénalisé par des contraintes, des dysfonctionnements et des insuffisances criardes en matière d’organisation, de fonctionnement et de respect des normes professionnelles de prestations du service.
Ce qui est loin d’être une préoccupation majeure pour bon nombre de ces acteurs très souvent pointés du doigts pour le non-respect du code, la vitesse excessive, les arrêts anarchiques et les dépassements dangereux motivés par «la concurrence», la course aux clients et le meilleur chiffre d’affaires quotidien.
Une mentalité et des comportements qui excluent toute aspiration au progrès et à la modernité. Des autobus sales et délabrés, des chauffeurs et receveurs le plus souvent mal habillés, portant des savates et des jeans crasseux, dans une ambiance inconfortable indigne de toute règle élémentaire de respect et de confort des usagers. Cette violente altercation entre deux chauffeurs de bus, énième incident filmé sur la ligne 11 du réseau central, relance encore une fois le débat sur l’état des lieux, l’organisation et la régulation du transport urbain.
Un secteur pénalisé depuis longtemps par de multiples carences, «points noirs», et dysfonctionnements qui ne peuvent être éradiqués qu’à travers une profonde réforme du secteur dans toutes ses composantes. Y compris en matière de révision du statut et du nombre d’opérateurs agréés intervenant sur chaque ligne du réseau de transport urbain de la grande ville..
Par S.Benali

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