Oran Aujourd'hui

Sidi El Houari: un avenir urbain incertain

Lors d’une récente visite au quartier de Sidi El Houari, le wali d’Oran a tenu à préciser que l’opération de démolition des vieilles bâtisses ne concerne pas l’ensemble des immeubles désaffectés mais uniquement ceux qui ne peuvent être réhabilités.
Le premier responsable local a déclaré avoir constaté sur place qu’il existe plusieurs immeubles menaçant ruine et constituant un danger pour les habitants.
Aussi a-t-il souligné, que «c’est un devoir pour nous de prendre en charge cette situation en démolissant les constructions qui risquent à tout moment de s’effondrer afin d’écarter tout danger ».
«Il ne s’agit pas de démolir le quartier Sidi El Houari, a expliqué le wali, mais de le réhabiliter en restaurant les immeubles qui peuvent être restaurés ».
Et dans ce cadre, a-t-on ajouté, une commission technique composée de spécialistes devra être mise en place pour recenser les immeubles à démolir et ceux qui peuvent être réhabilités.
Une démarche somme toute logique et évidente, qui devait en principe depuis longtemps clore ce débat sur la «politique de démolition» annoncée par les pouvoirs publics depuis bien longtemps.
Ce qui n’a pas manqué de soulever les colères et les polémiques de certaines sphères associatives versées dans le militantisme pour la préservation du patrimoine architectural et historique.
En réalité, le projet de restauration et de réhabilitation du quartier historique de Sidi El Houari, évoqué depuis toujours, n’a jamais été, au départ, bien cerné et pris en charge sans un cadre institutionnel bien défini.
Contrairement au projet de restructuration du site de la Casbah à Alger, le vieux quartier de Sidi El Houari qui a connu dans les années 70 des annonces de projets grandioses, à toujours été boudé et marginalisé par les anciens planificateurs centraux en charge de la répartition des budgets.
Les Oranais, parmi les plus anciens, se souviennent de cette visite de l’ancien Premier ministre à Sidi El Houari, M Sid Ahmed Ghozali, qui avait déclaré qu’une enveloppe de 4 milliards de Dinars aurait été affectée au projet de réhabilitation du quartier.
Seuls quelques immeubles autour de la place Kléber ont été pris en charge, dont le siège actuel de l’OPGI.
Et depuis, le vieux quartier poursuit son chemin vers la clochardisation et l’oubli.
Au rythme des vieilles bâtisses évacuées puis squattées par des candidats au relogement et des effondrements en période hivernale, et des incertitudes sur l’avenir urbain de toutes ces zones délaissées.
Et curieusement, bon nombre d’Oranais se demandent pourquoi les vagues de protestation et d’agitation ne se manifestent que lorsqu’il s’agit des vieilles bâtisses de Sidi El Houari et non pas des monuments historiques, dont la Mosquée du pacha, le Palais du Bey, ou même le siège de la grande Mairie, qui sont dans un état pitoyable, abandonnés et oubliés malgré les nombreux projets de restauration à chaque fois annoncés.
Ainsi va Oran…
Par S.Benali

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