Oran Aujourd'hui

Transport urbain: l’ampleur du chaos et des tâtonnements

Les exploitants des bus de voyageurs assurant la liaison entre Oran et les wilayas de Tiaret, Saïda, Sidi Bel-Abbès, Mostaganem et Relizane sont en grève depuis une semaine. Une grève déclenchée pour exprimer leur refus absolu d’être transférés vers la nouvelle gare routière de Hai Es Sabah comme le stipule le nouvel arrêté du wali en vigueur depuis la semaine dernière. Ce transfert, indiquent les opérateurs concernés, n’arrange ni les usagers ni les transporteurs en raison de l’emplacement de la nouvelle gare jugé non conforme aux besoins d’une mobilité urbaine et périurbaine conforme aux besoins des usagers. Depuis la semaine dernière, un barrage de police a été installé à l’entrée de la gare routière El Bahia afin de forcer les bus de voyageurs concernés par le transfert à aller vers la nouvelle station de Haï Es Sabah. Selon des témoignages, plusieurs bus de transport de voyageurs en provenance de Mostaganem et Sidi Bel-Abbès ont été en effet obligés d’aller vers la gare de Haï Es Sabah pour déposer leur passagers. Mais pour la majorité des exploitants, «le bras de fer avec l’administration locale ne fait que commencer». De leur côté, les responsables locaux du secteur des transports indiquent que la délocalisation est bel et bien effective et que les cartes des horaires ont été retirées aux transporteurs pour apporter les nouvelles modifications. Mais les grévistes, qui s’opposent à ce transfert, se disent livrés à eux-mêmes et demandent gel de cet arrêté. Selon eux, cette décision va perturber l’organisation et le fonctionnement de la nouvelle gare de Hai Es Sabah. Une infrastructure qui était initialement destinée au transport inter-wilayas. C’est en tout cas ce qu’affirment les grévistes qui se demandent pourquoi tous les transporteurs ne sont pas regroupés sur une seule et même gare routière comme c’est le cas à Alger. Au-delà des polémiques et des arguments des uns et des autres, on ne peut que déplorer le déficit total de concertation et de coordination dans la gestion du secteur des transports. On sait, depuis des lustres, que le dossier du transport urbain à Oran reste pénalisé par des carences, des dysfonctionnements, des incohérences et des retards dans la mise en place d’un plan global de transport et de circulation. L’anarchie et la clochardisation, très souvent dénoncées par la presse locale, sont bien le reflet du laxisme ambiant. A ce jour, les transporteurs assurant la liaison entre Oran – Arzew et Oran-Gdyel refusent eux aussi leur transfert vers la gare routière de Hai Es-Sabah et préfèrent stationner au rond-point HLM et au rond-point El-Morchid, quitte à encombrer la circulation. En matière d’études d’investissement et de choix des implantations de gares routières, on serait en droit de se demander qui fait quoi, comment et pourquoi ? Des questions qui pourraient sans doute aboutir à des réponses gênantes, illustrant l’ampleur du chaos et des tâtonnements qui durent à Oran depuis plus de cinquante ans.
Par S.Benali

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