Oran Aujourd'hui

Un avenir urbain qui n’intéresse pas grand monde…

Le projet, ou plutôt l’idée, d’un prolongement de la nouvelle pénétrante autoroutière venant de Canastel traversant l’enceinte du port jusqu’à la sortie d’Oran vers la Corniche, semble finalement exclue du programme d’aménagement urbain de la capitale oranaise. Suggéré par le Maire d’Oran et l’ancien Wali Mouloud Chérifi, ce beau projet d’extension de l’axe autoroutier longeant le littoral au pied de la frange marine était à l’époque considéré comme acquis et a été bien applaudi par l’opinion publique locale. On apprend malheureusement aujourd’hui que cette proposition de projet aurait été rejetée par les décideurs, malgré les arguments pertinents des responsables locaux et experts en urbanisme qui considèrent que cette jonction entre la sortie Est de la ville et l’entrée de la Corniche à l’Ouest via le port d’Oran permettra indéniablement de briser l’enfermement du port et d’ouvrir la ville d’Oran sur la mer. Avec cette décision, la nouvelle pénétrante au port d’Oran, qui a englouti plus de 1 500 milliards, sera réduite à son rôle primaire d’accès des camions à l’entrée du port. Elle permettra sans doute de décongestionner l’ancienne route du port connue pour ses bouchons et ses désagréments créés par les camions sortant de l’enceinte portuaire. Contrairement à ce qui a été annoncé et promis, la nouvelle route du port risque de rester exclusivement utilisée pour les transporteurs de conteneurs. Les usagers de la route voulant gagner le centre-ville, la pêcherie ou la Corniche éviteront de l’emprunter si elle ne conduit qu’à la porte d’entrée du port où ils n’auront pas accès. «Tout ça pour ça ?» s’interrogent les mauvaises langues locales qui dénoncent une forme de marginalisation permanente de la ville d’Oran, pénalisée à chaque fois par les tâtonnements et les demi-mesures indignes du statut de la Cité. Ce rejet du projet de traversée du port par la pénétrante longeant le littoral au pied de frange marine serait «justifié» par des considérations liées à la sécurité portuaire et «aux règlements internationaux» sur le fonctionnement des enceintes portuaires. Mais selon un expert oranais, ces règlements n’empêchent nullement la réalisation d’une infrastructure routière à l’intérieur d’un port, sous réserve de respecter certaines règles d’implantation, d’organisation et de fonctionnement des activités portuaires. En réalité, ce serait les fortes pressions de bon nombre d’acteurs exerçant dans les sphères portuaires qui ont conduit les décideurs à opter pour le choix le plus facile et le moins coûteux. L’avenir urbain de la Cité n’intéresse pas grand monde…
Par S.Benali

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