EDITO

Un continent très convoité

Tout le monde fait les yeux doux à l’Afrique. Le dernier pays à entrer dans la danse est l’Italie dont la capitale Rome a accueilli le sommet Italie- Afrique ces deux derniers jours. Cet intérêt croissant pour le continent noir ne date pas d’hier, puisque certaines puissances ont commencé à s’y installer depuis quelques années déjà. La Chine, la Russie ou la Turquie sont déjà bien présentes à travers plusieurs pays où des investissements colossaux sont dégagés dans différents secteurs allant des travaux publics et infrastructures jusqu’à l’ armement.
La présence de ces trois pays a fait bouger les choses, notamment chez les Américains qui veulent rattraper leur retard et tenter de se frayer un chemin pour mettre un pied sur le sol africain. Ainsi le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, avait entamé une tournée africaine le 22 janvier qui l’a mené au Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Nigeria et l’Angola. L’objectif de ces visites était clairement affiché; à savoir contrecarrer l’influence de Pékin et de Moscou. Blinken, en rappelant les investissements américains en Afrique, avait déclaré que “ les États-Unis sont résolus à approfondir, renforcer et élargir les partenariats à travers l’Afrique”.
Dans cette course vers l’Afrique, chacun a des intérêts à faire valoir. Les Italiens veulent un meilleur contrôle de l’immigration et pour cela, Giorgia Meloni a présenté ce lundi le Plan de Rome qui comprend plusieurs projets en faveur des pays africains, allant de l’éducation à l’ agriculture en passant par la santé où l’énergie de l’eau.
Les Russes et les Chinois ont , eux, une longueur d’avance sur les Occidentaux et sont bien implantés dans divers secteurs économiques à travers plusieurs pays africains. Ceci au moment où l’ancienne puissance coloniale, la France, a perdu beaucoup de son influence sur le continent et n’est plus à même de se vanter d’être le premier interlocuteur des Africains.
Cet intérêt grandissant des puissants de ce monde pour l’Afrique est certainement des plus bénéfiques pour les pays africains, mais pose en contrepartie un réel risque de déstabilisation à cause justement d’une ingérence de plus en plus visible dans certaines régions, notamment celles connues pour leurs instabilité chroniques à cause des coups d’État cycliques et une présence terroriste difficile à juguler. Ce qui doit pousser les Africains à faire preuve de plus d’unité et à faire prévaloir en premier leurs intérêts qui ne peuvent se concrétiser sans sécurité et paix durables.
Par Abdelmadjid Blidi

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