La balance commerciale de l’Algérie a été fortement impactée par trois facteurs. Le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce, Khaled Bouchelaghem, a indiqué que la baisse des prix du pétrole au niveau mondial, le recul de la production national de l’or noir et la dégringolade de la monnaie nationale ont impacté la balance commerciale.
Lors de son passage, hier, à l’émission «Invité de la matinale» de la chaîne Une de la Radio nationale, il a affirmé que les exportations algériennes dont plus de 92% sont constituées d’hydrocarbures ont été touchées par la situation sanitaire qui n’a pas épargné l’Algérie, comme il est le cas pour le reste du monde.
Il a fait savoir que la balance commerciale a enregistré un déficit estimé à 10,6 milliards de dollars. Pour remédier à cette situation, M. Bouchelaghem a plaidé pour porter à la hausse l’exportation des produits hors hydrocarbures. «Le moment est venu de relever le défi du développement des exportations hors hydrocarbures et de diversifier l’économie nationale», a-t-il déclaré.
Dans ce sillage, il a mis en avant les dispositions contenues dans le programme du chef de l’État Abdelmadjid Tebboune visant à diversifier l’économie nationale.
Il a affirmé que «Le Président de la République a exhorté dans son programme à œuvrer à la diversification de l’économie nationale et à mettre tous les mécanismes opérationnels dans l’intérêt de l’opérateur économique et de l’investisseur national local».
Il a ajouté dans ce cadre “«il ne peut y avoir de commerce extérieur sans une production nationale et sans incitations pour les opérateurs économiques».
M. Bouchelaghem a affirmé qu’en dépit de la bureaucratie et de la situation économique liée à la rente pétrolière, des opérateurs économiques ont pu relever le défi.
Pour le représentant du ministère du Commerce, «le moment est venu pour encourager la production nationale», assurant que «l’administration est désormais tenue de suivre le rythme des données économiques des marchands économiques».
Plus explicite, l’invité de la chaîne Une a affirmé que «le rééquilibrage du commerce passe inévitablement par la nécessité de diversifier l’économie nationale, en établissant une feuille de route spécifique en coopération avec tous les secteurs, en particulier les secteurs productifs, qu’ils soient publics ou privés, et en encourageant l’investissement».
Interrogé sur la décision, qui a fait grand bruit, d’interdire l’importation de viande, M. Bouchelaghem a expliqué que «le but de cette décision est de protéger la production nationale, conformément aux instructions du Président de la République de rationaliser les dépenses».
Sur le volet lié à la viande, le responsable a fait savoir «qu’en 2019, l’Algérie a importé pour 200 millions de dollars de viande rouge, ce qui nécessite une révision de cette politique».
Il a également affirmé que «cette décision n’entraînera pas une pénurie de viande, en particulier à l’approche du mois de Ramadan»,
Il a ajouté que «ses services travaillent en coordination avec d’autres parties pour assurer la disponibilité de la viande sur le marché, avec des prix compétitifs».
Par ailleurs, il a révélé que les importations de l’année 2020 s’élevaient à 43,4 milliards de dollars, ce qui constitue une baisse de 33% par rapport à l’année 2019.
En ce qui concerne les exportations de l’année 2020, celles-ci ont atteint 23,8 milliards de dollars, soit une baisse de 18%, par rapport à 2019 qui étaient de l’ordre 35,8 milliards de dollars. Il a affirmé que le plus préoccupant est la balance commerciale, qui souffrait d’un déficit en 2019 de 6,1 milliards de dollars, alors qu’en 2020, il a atteint 10,6 milliards de dollars.
Samir Hamiche